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Une figure du Celtisme

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Message  djéhouti Jeu 1 Aoû 2019 - 11:42

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BRIGIT ? femme ou mythe ?

Déesse d’Irlande, fille du Dieu druide Dagda, prêtresse du culte celte, Brigit est aussi Brigitte de Kildare, abbesse irlandaise du Vè siècle, ou encore Brigitte de Suède qui vécut au XIVè siècle.
Pour Geneviève Carion, elle représente la grande Déesse, la part féminine de Dieu que l’on essaya d’occulter lors du passage du druidisme au christianisme.

Les 3 visages de la grande Déesse, Gaïa, Brigid, puis la Vierge Marie, témoignent de l’évolution des religions en mutation, par glissements successifs des symboles.

La Déesse celte

Chez les Celtes, l’écriture qui fixe les faits passés dans l’immobilisme est exclue, car considérée comme la mort.
Rarement utilisée, exception faite de quelques caractères, les runes…on la trouve dans des inscriptions funéraires.
L’enseignement est oral et il faut compter une vingtaine d’années d’initiation pour former un druide.
L’histoire de la Celtie-Europe n’est connue que par les affirmations de l’envahisseur romain, et de ce fait très mal comprise jusqu’à ce jour.

Symbole de la féminité

C’est dans ce contexte que nous avons tenté de définir qui est Birgit, Berghed pour les Bretons, la déesse celtique au triple visage, Fille du Dieu druide Dagda, mère de l’Irlande, mais aussi « la Vierge des Gaëls », » la mère du grand roi Jésus ».
On l’appelle aussi Brigantia, Brigid, Bride, Birgit suivant les sites européens où l’on retrouve sa trace.
Cette déesse symbolise le rôle de la femme dans l’organisation sociale, à la charnière du matriarcat et du patriarcat, époque de la grande transition causée par l’avènement de l’ère chrétienne.

Symbole universel

C’est au cours des dix années vécues en Bretagne au village appelé Sainte-Brigitte que ma curiosité pour la déesse et sainte irlandaise s’est éveillée.
J’étais troublé par le visage énigmatique de la statue imposante, portant crosse d’abbesse, qui vous accueille près de l’autel de la petite église morbihanaise.

Après vingt ans d’approche du paganisme balte, j’ai voulu chercher à connaître les liens qui relient celui-ci au celtisme, autre image païenne de l’Europe, à travers cette sainte.
Extrême ouest de la Celtie et extrême est du continent semblaient vivre les mêmes croyances.
A cette époque, l’état lituanien était le plus étendu d’Europe, Joignant la Baltique à la Mer Noire, et géré jusqu’au XVè siècle, par de sages souverains païens.

Les multiples visages d’un symbole.

La déesse :
La déesse Brigid, dame d’Irlande issue de la thuata (tribu) des Danaan, venu de l’extrême Nord, d’Hyperborrée, était la responsable du culte druidique à Kildare en l’Eire, au Nord de l’Irlande.
Elle y entretenait le feu sacré dédié au soleil, le dieu Esus, entouré de 19 vierges. Notons que le soleil était une déesse en Celtie comme en pays balte.
Elle adjoignit à ce culte une abbaye mixte dédiée à Jésus-Christ, le feu sacré devenant la lumière du Saint-Esprit représenté par le fils de Dieu.

L’abbesse :

L’abbesse Brigit a réellement existé. Elle vécut de 452 à 524 et a poursuivi l’œuvre de christianisation commencée par saint Patrick en Irlande.
C’est elle qui créa le premier monastère chrétien mixte sur les lieux de l’autel païen.
Les corps de Patrick, de Brigid et de Colomban, seraient tous trois enterrés à Tara, lieu saint au sud de l’Irlande.
La version actuelle situe leurs tombeaux à l’abbaye de Gladstonbury en Cornouailles.

La Sainte.

C’est au cours de mes contacts avec les prêtres bretons que je rencontrai sainte Brigitte lors de mon enquête dans les chapelles. La plupart de celles qui sont dédiées à la sainte et qui sont encore debout, se situent dans le Vannetais, non loin de la côte sud de l’Armorique.

Ainsi, c’est en Morbihan que j’appris à connaître Brigid, la déesse celte et l’abbesse de la jeune église celtique, intimement liées du fait qu’elles véhiculaient des messages presque identiques, Jésus ayant reçu l’enseignement druidique chez les Esséniens.
Les Druides en effet avaient pour idéal l’Amour et la Vérité, avec un grand attachement à la vie animale et végétale, très conscient d’être des éléments de l’espace cosmique.
On peut ajouter qu’ils possédaient une grande tolérance.

Les vicissitudes de l’histoire.

Matriarcat en Europe du Nord :

La vie sociale dans le Nord de l’Europe avant la conquête romaine, était caractérisée par le matriarcat : la femme accédait à toutes les missions. Elle pouvait être chef e famille, chef de clan, de tribu (thuata).
Elle éduquait les hommes, quelquefois même au niveau des armes.

Brigit avait créé le code de la justice. C’était un code de l’honneur établit selon la valeur personnelle de chaque individu, indépendamment de son milieu.
Dans les procès, l’accusé devait payer pour une réparation en proportion du délit, sa personnalité étant prise en compte.
Toute sa famille, solidaire, était co-responsable de la dette à payer par le délinquant. Elle en portait le poids jusqu’au règlement total du préjudice.
La famille avait une grande importance. Le père ou la mère, selon ses capacités, en était le chef.
En cas de lassitude conjugale, était autorisé par sa femme à prendre, sous contrat limité, une seconde compagne provisoire, la première gardant son statut de maîtresse du foyer.

La règle de l’abbaye :

Dans l’abbaye, la règle de Brigit était sévère, comme en témoigne un des cantiques encore chanté en Bretagne.
Mais le Vatican reprochait à Brigit les codes de l’Eglise catholique romaine en matière d’évangélisation.
Par exemple, elle ne faisait aucun différence entre Homme et Femme dans la vie monastique : la femme accédait à la prêtrise comme l’homme.
Les équipes mixtes voyageaient dans la pauvreté sans cérémonial, alors que l’Eglise Romaine exigeait un certain apparat pour affirmer son autorité.
L’ensemble des prêtres en Armorique recevaient une formation religieuse selon les critères romains adopté par Patrick.

Une double apparence :

Le grand prêtre druide Iltud (abbé fondateur du monastère de Llamiltud fawr au Pays de Galles), formait les membres du clergé selon le rituel de Patrick, mais à la suite de leur formation, il leur conseillait de passer deux ans auprès de Brigid, pour connaître cet autre aspect de la nouvelle religion.

Brigid était vénérée non seulement en Irlande, mais aussi dans de nombreux pays de l’ouest de l’Europe. C’est ainsi qu’on trouve un reliquaire avec des restes de Brigid dans une chapelle près  de Charleroi en Belgique, ainsi que son manteau dans la cathédrale de Bruges.
On trouve sa trace au Danemark, en Italie du Nord, en Suisse et en d’autres endroits.
Brigit représente le christianisme orthodoxe celtique et Patrick l’Eglise catholique romaine universelle.

Pour comprendre cette double approche, il est nécessaire de savoir que Patrick, fils d’un prêtre catholique romain vivant en Grande Bretagne, avait été enlevé par des Irlandais et élevé par un druide.
Le Christianisme diffusé par Patrick était latin mais teinté d’une ouverture druidique.
Celui de Brigit était pur de toute influence romaine.
Selon Iltud, les deux approches étaient complémentaires, de même que pour saint Gildas, le plus célèbre des saints au temps de Brigit…

Auteur : Geneviève Carion – docteur en philosophie.

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djéhouti

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