Créatifs culturels

Etes-vous un créatif culturel ? En tant que lecteur de la Vie Devant Soi, il y a de grandes chances que vous fassiez partie de ce groupe. Les créatifs culturels (traduction du terme « cultural creative ») rassemblent ceux qui revendiquent des valeurs liées à l’écologie, à la vision féminine des relations, au développement personnel et spirituel, à l’ouverture multiculturelle et à l’implication solidaire dans la société.

Les contextes social, économique, politique et culturel amènent les occidentaux à voir le monde autrement. La crise et même les crises chamboulent la perception que l’on a de notre société. Entre les difficultés économiques, les souffrances des uns et des autres, les injustices, la violence, les scandales alimentaires, les peurs, etc., on oscille entre un ras le bol et l’envie de changer la façon dont le monde avance. Et ce changement global passe par un bouleversement intérieur individuel.

Les créatifs culturels font preuve de cohérence entre leurs pratiques et leurs valeurs. Ce groupe socioculturel très porteur a su franchir les barrières érigées par l’establishment : les créatifs culturels peuvent aussi bien prôner des valeurs que l’on prête aux Traditionnalistes comme la spiritualité par exemple, que des valeurs très ancrées chez les Modernistes comme le féminisme. Plus étonnant encore, ce groupe n’a même pas conscience de former un groupe important : chacun se croit marginal ou minoritaire. Or, ils sont des millions à constituer cette force sociale qui peut devenir un puissant levier de changement.

Gwenhaël Blorville, doctorant en sociologie à l’université de Tours, met en relief 4 valeurs fondamentales qui fédèrent les créatifs culturels.

l’ouverture aux valeurs féminines : la place des femmes dans la sphère publique, la préoccupation au sujet des violences faites aux femmes
l’intégration de valeurs écologiques et de l’enjeu du développement durable
l’implication sociétale c’est à dire l’implication individuelle et solidaire dans la société
le développement personnel, pouvant inclure une dimension spirituelle

Même si je n’ai pas le réelle sentiment de revendiquer quoi que ce soit, comme je le disais dans d'autres posts , il est vrai que par le travail sur soi, on voit les choses différemment, et ce que certains appellent "monde réel" n’est en quelque sorte qu’une illusion pour d’autres n'est-ce pas ?

En fait, c'est l’illusion qui fait que certains s’accrochent à des valeurs et par là même les font exister et d’autres comme … votre serviteur… qui s’accrochent à tous points positifs de l’existence !

Pour reprendre l’une de tes phrases shamallo, je dirais alors Oui, je me considère comme créatifs culturels car je tente au maximum de mes capacités à faire preuve de cohérence entre mes pratiques et mes valeurs ! de là à ce que les autres me suivent, à vrai dire je m’en moque un peu. Chacun mettra ses valeurs là où bon lui conviendra.

Très intéressant ce post, j’espère que d’autres y mettront aussi leur griffe car je sens que cela peut déboucher sur des échanges fructueux.. Merci shamallo !

Je ne pense pas faire partie des créatifs culturels.
La notion de groupe me dérange. J'ai peur des groupes de personnes qui fonctionnent dans le même sens. J'ai quelques fois pu constater que des groupes "très ouverts et libres" à force de rester "fermer" sur leur propre mode de fonctionnement et ce qui les a amener à s'assembler (ce qui est normal : qui se ressemble s'assemble) avaient fini par devenir très sectaire.

J'essaie de faire ce qui me semble le mieux pour moi, je ne sais rien de ce qui est bon pour les autres...

Je veux garder la maîtrise de mes pensées et de mes actes.

Par ailleurs, est ce que mon mode de vie correspond aux 4 règles fondamentales ? Heu ! je ne crois pas que j'y réponde !

En fait cela ne fait pas référence à un "groupe" constitué autrement que dans l'esprit du sociologue Paul Ray et de la psychologue Sherry Anderson; ainsi que d'Yves Michel, en France.
Se sentir mal dans la perspective d'un groupe, c'est encore faire partie du groupe de ceux qui refusent le groupe, hein, les sociologues toujours fabriquent des catégories...
Pour tout te dire, Lunea, j'ai reçu un dossier du Conseil Général du coin, intitulé: "Développement culturel des Territoires des Communautés de Communes" (Si, si, ce vocabulaire là est très en vogue chez les cadres de l'administration!), et lu avec grand étonnement mon nom dans la liste des "acteurs culturels", or, comme toi je suis très indépendante et n'avais pas jusqu'à présent conscience de faire partie d'un tel groupe
Aussi, comme j'ai reçu un article sur les "créatifs culturels" en même temps, cela m'a bien amusée: voilà, tu sais tout!

Wikipedia: Les créatifs culturels (en anglais américain « Cultural Creatives » dont le sens est plus proche de « créateurs de culture », traduction préférée par certains) sont un vaste groupe socio-culturel qui serait à la pointe du changement social, et qui a été mis en évidence par le sociologue américain Paul Ray et par la psychologue américaine Sherry Anderson. Ils regroupent des individus ayant en commun d'adopter une vision globale et « intégrale » du monde, et le partage d'un ensemble de valeurs. Les individus composant ce groupe socio-culturel cherchent notamment à favoriser la faible dépendance vis-à-vis des modes de consommation industrialisés, de chercher à favoriser le développement personnel et spirituel, de remettre l’humain au cœur de la société, de refuser les dégradations environnementales, notamment celles induites par l'exploitation des ressources naturelles et de rechercher des solutions nouvelles aux problèmes personnels ou sociaux (par exemple sans fausse antinomie entre engagement et vie personnelle). Composant moins de 4 % de la population nord-américaine avant les années 1960, ils rassemblaient 26 % de la population adulte en 1999 (50 millions d'adultes), et 34,9 % de la population adulte en 2008 (80 millions d'adultes).

shamallo a écrit:
l’ouverture aux valeurs féminines : la place des femmes dans la sphère publique, la préoccupation au sujet des violences faites aux femmes
l’intégration de valeurs écologiques et de l’enjeu du développement durable
l’implication sociétale c’est à dire l’implication individuelle et solidaire dans la société
le développement personnel, pouvant inclure une dimension spirituelle[/color]

1. Dans ma jeunesse, je n'avais pas de revendications féministes...Ça m'agaçait même, je devais moi-même porter des valeurs trop yang, héritées de ma mère...
Mais depuis l'âge mûr...j'ai senti que ça évoluait, pour moult raisons légitimes et logiques que j'ai analysées.
L'autre jour en voiture, je me suis même surprise à vouloir organiser un projet artistique pour les filles, les femmes...Un truc qui les ferait se sentir mieux, artistes elles-mêmes...J'y réfléchis encore.

2. Écologie et développement durable...Ça me parle mais je ne suis pas militante. J'essaie d'être aussi active que faire se peut à mon petit niveau...mais là encore, j'adore récupérer les bouteilles, pots et autres menus objets de consommation pour en changer la destination après leur vie de produit...

3. Implication solidaire...Si j'arrivais à mener mon 1er projet, ça pourrait bien être çà...
4. Quant au développement personnel et sa dimension spirituelle...je suis ici... Mais il y a effectivement un cheminement personnel indispensable à toutes ces valeurs quand on est né dans les années 60...
Il me semble que les générations des années 90/2000 sont bien plus près de ces valeurs, spontanément...Ils arrivent avec un truc en plus...ou en moins...Tout dépend de la manière dont on regarde.

Elle est à Tours cette dame?
Entre le tramway et cette étude sociologique, z'en ont de la chance...

Extrait du jeux du Cercle du Tao :

Parmi toutes les difficultés que l’on peut rencontrer quand on cherche à faire progresser les choses en ce début du XXIème siècle, il en est une assez paradoxale qui illustre bien le hiatus qui demeure entre consciences individuelles et conscience collective ; les mutants, c'est-à-dire les personnes porteuses des valeurs de demain (aussi appelés Créatif Culturels) – qui pourraient, selon la célèbre étude des personnes cités par Shamallo, représenter jusqu’au quart de la population occidentale – ne se croient qu’une infime minorité, notamment parce qu’ils sont sous-représentés dans le monde politico-médiatique. Par ailleurs, ces mutants sont très individualiste et, bien que conscients de la nécessité d’un engagement social et politique, répugnent à rejoindre les grands partis ou syndicats représentant des valeurs qu’ils jugent obsolètes. Impasse grave : si chacun reste dans son coin, rien ne peut changer.

D’où l’intérêt d’inventer de nouvelles formes de solidarité, de regroupement, de partage, etc… Les cercles de Jeu du Tao en sont une. Installés dans des lieux très divers – cafés, pubs, maisons de la culture, associations, entreprises… - ces cercles réunissent, généralement une ou deux fois par semaine, tous ceux qui ont envie de mettre en pratique une idée très simple ; la meilleure façon d’atteindre la quête est d’aider les autres à avancer dans la leur.

Vu du dehors, un cercle de Jeu du Tao peut ressembler à un club de bridge ou de poker, sauf que les joueurs réunis autour des tables ne cherchent pas à empocher la mise en faisant perdre leurs concurrents, mais s’écoutent les uns les autres sur ce qui pourrait rendre leur vie plus heureuse… tout en jouant vraiment, lançant le dé, avançant à travers les quatre Mondes et gagnant des points – chacun s’engageant à aider le vainqueur, dans la mesure de ses moyens.

Les faits sont là : ce type de démarche attire certains types de personnes – justement des Créatifs Culturels. Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, intellectuels ou manuels, ce sont généralement des gens socialement engagés, écologiquement actifs, travaillant l’introspection et spirituellement en alerte. Contents de faire connaissance, ils ne se contentent pas de faire une partie avant de disparaître ; ils en profitent pour échanger toutes sortes de liens, discuter, boire, manger et danser. Une nouvelle sorte de lien de rencontre, fondé sur nos profondes raisons de vivre.

A plus long terme, les membres les plus actifs de ces cercles s’engagent dans des projets de toutes sortes – ateliers de développement personnel, initiatives citoyennes, dialogue interculturel ou interreligieux, business éthique, etc… - qui lentement mais sûrement, ont commencé à constituer la toile des académies Tao !

et finalement, c'est exactement ce que nous faisons ici

Francesca a écrit:Extrait du jeux du Cercle du Tao : Par ailleurs, ces mutants sont très individualiste et, bien que conscients de la nécessité d’un engagement social et politique, répugnent à rejoindre les grands partis ou syndicats représentant des valeurs qu’ils jugent obsolètes. :

Je ne veux surtout pas jouer les trouble faits et j'ai, pour ma part mis de l'eau dans mon vin en ce qui concerne l'observation que je m'apprête à faire...

Voilà en gros 25 ans que j'ai commencé cahin caha à fréquenter ces groupes...et une des 1ères choses qui m'a frappée, c'est leur très grande difficulté à se rendre "sympathiques"...

Force a été de constater qu'ils avaient beaucoup de mal à s'intégrer ou intégrer les autres...

Bien entendu, quand on ne partage pas les mêmes valeurs, ce n'est pas du tout évident mais ils ont besoin de travailler leur sens de la communication et leur ouverture!

Je trouve que ça a changé malgré tout et heureusement.
Peut-être qu'ils étaient trop avant-gardistes! Du coup, j'ai souvent eu le sentiment que ça desservait la cause.

Ce qui me rend confiante, c'est cette fameuse génération, les 15-20 ans désinhibés ayant plus le sens du collectif heureux.