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Reflexions d'Eckart Tolle

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Message  djéhouti Ven 22 Sep 2023 - 6:39

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Aux niveaux personnel et collectif, nous assistons à une accélération et une intensification à la fois de la nouvelle énergie, qui soutient l’émergence d’une nouvelle conscience, et de la vieille énergie, qui résiste à cette évolution.
La source de toute la folie qui sévit dans le monde est une identité fictive, fondée sur des structures mentales.
Le « petit moi » ne peut vivre et survivre qu’en entretenant l’illusion d’être séparé d’autrui, donc en se créant des ennemis. Autrui devient ainsi une simple pensée, que l’on peut tuer !
Pour éliminer la folie collective, il faut commencer par éliminer la folie personnelle, qui plonge ses racines dans l’identification au flux continu de pensées.

Le besoin d’atteindre quelque chose dans l’avenir, serait-ce même un acquis spirituel, comme l’éveil par ex., est au centre de cette identité fictive, source de toute folie. Même les personnes spirituelles peuvent tomber dans ce piège : celui de considérer la transformation de la conscience comme un but lointain. Mais la porte d’accès à cette transformation, c’est l’ici et le maintenant. Le temps, qui de toute façons est une illusion, n’est pas nécessaire à la transformation de la conscience.
Vous accorder plus de temps, vivre de nouvelles expériences, même magnifiques, ou acquérir davantage de connaissances spirituelles n’aboutiront pas à cette transformation de la conscience.

Savoir qui nous sommes au-delà de la forme, que celle-ci soit physique ou mentale, est la seule chose véritablement importante. Toutes les autres n’ont qu’une importance relative. Or, savoir qui nous sommes ne s’obtient pas en ajoutant quelque chose à ce que nous sommes et avons déjà. D’ailleurs, il arrive souvent que ce soit suite à une perte plus ou moins étendue (perte de biens matériels, de la santé, de l’affection de personnes chères, d’idées ou croyances...) qu’une personne s’éveille.

Nous avons ainsi un paradoxe : la folie est inséparable de la libération de la folie. La souffrance qui découle inévitablement d’une identité erronée conduit souvent, par son intensité même, à un abandon de cette fausse identité. Toute souffrance est potentiellement une ouverture vers une dimension qui était toujours là, mais qui était auparavant couverte par des formes, physiques ou mentales.
Quand ces formes sont dissoutes, cette perte permet de voir au-delà, là où Dieu rayonne à travers les fissures survenues dans le tissu du monde des formes.
Inutile de résister à la perte, soyez en bons termes avec ce qui est. A aucun moment de notre vie, nous n’avons besoin d’autre chose que ce qui est. Le lâcher prise est un thème central de toutes les traditions spirituelles. Parfois, les gens souffrent avec une telle intensité que toute résistance est vaincue en eux ; c’est alors qu’ils lâchent prise.

Heureusement, il n’est pas nécessaire d’atteindre une catastrophe, une souffrance insoutenable, pour dire « oui » au moment présent. S’accorder au moment présent, c’est s’accorder à la vie elle-même, avec toutes ses potentialités, dans le monde matériel et dans le monde spirituel. Le tout est de s’extraire du flux du temps et du flux des pensées pour s’éveiller au moment présent.
Vous pouvez honorer l’histoire de votre vie, y jouer votre rôle, mais sans y chercher qui vous êtes. Vous n’êtes pas votre histoire, ni personnelle ni familiale, ni collective. Ne vous identifiez pas non plus avec le contenu de votre intellect.

Parce que les gens se cherchent dans la nourriture, le sexe, la connaissance, les biens matériels, ils restent malheureux... et notre vieille civilisation reste en place ! Si ces envies prennent fin, la civilisation actuelle aussi. Il s’agit de prendre conscience que l’on n’a pas besoin de davantage de quoi que ce soit, à aucun niveau : ni matériel, ni affectif, ni intellectuel ni même spirituel...
Beaucoup d’humains en sont là aujourd’hui : ils ont enfin compris qu’ils se sont cherchés là où ils ne sont pas. Quand quelqu’un se dit : ceci n’est pas qui je suis, il se crée une ouverture.

Quelles que soient vos croyances, elles ne contribuent pas à la transformation de votre conscience. Celle-ci n’est pas un but à atteindre comme s’il s’agissait d’ajouter quelque chose à ce que l’on est. L’état de conscience en question est déjà là, il est simplement obscurci par autre chose. On peut lui permettre d’émerger en acceptant que le moment présent soit ce qu’il est.
Le moment présent n’est pas ce qui se produit, il n’y a qu’un seul moment présent, qu’un seul espace dans lequel tout se déploie. Lorsque l’on autorise, par un « oui » interne, le déploiement de ce qui se présente, on peut aller au-delà des formes en question. Quand vous dites « non », vous réagissez à une forme, vous vous contractez. Cette contraction renforce le moi illusoire alors que le « oui » crée une ouverture, un espace libre. Le suicide est un « non » retentissant à ce qui est, une affirmation du petit moi illusoire en opposition au monde entier.

Vous n’allez pas vous perdre en disant « oui ». Au contraire, le « oui » produit un miracle. Quand l’entité réactive ne fonctionne plus, qui êtes-vous ? C’est indicible. Disons qu’émerge un espace dans lequel les choses surgissent.
Un espace, une paix vient entourer les gens, les événements : c’est cela l’essence de qui vous êtes et l’essence du moment présent. D’une certaine manière, vous êtes le moment présent dans lequel tout arrive.
Le monde perd le pouvoir de vous intimider et celui de vous promettre la plénitude. Soudain, à la fois la peur et le désir disparaissent. Vous êtes libérés du monde des formes parce que vous vous reconnaissez comme l’espace / la conscience où toutes les formes vont et viennent.

Cette réalité est au-delà des concepts et des mots. Du point de vue conceptuel, vous ne savez plus qui vous êtes. L’intelligence qui surgit est préalable à la forme (les concepts aussi sont des formes). Quand vous séjournez dans cet espace, ce que vous avez besoin de savoir surgira de toutes façons au moment opportun.

Quand une tragédie se produit, il semble impossible de dire « oui » à ce qui est. Mais sans ce « oui », la souffrance émerge. Le premier pas est de sentir la souffrance dans votre corps, de ne pas la nier, de sentir la souffrance humaine en vous. Quand vous la sentez de cette façon, il se crée la possibilité de dire « oui » à ce que vous ressentez.
Autorisez la souffrance à être, abandonnez-vous, lâchez prise, cesser de résister à la souffrance et à tout le reste : cela correspond à l’image de Jésus sur la croix. Il a cessé définitivement de résister quand il a dit : Que ta volonté soit faite.
Lâcher votre désir de trouver des réponses (pourquoi cela m’arrive-t-il ?), accepter de ne pas savoir le pourquoi de votre souffrance. Il faut accepter la souffrance et de ne pas en connaître le pourquoi : c’est juste ce qui est. Grâce à cette attitude, un espace entoure la souffrance : une paix profonde peut surgir au milieu de l’enfer.

E.T. ne pense pas qu’il y ait un véritable échéancier pour la transformation collective de la conscience, mais il sent que les choses s’accélèrent. De toute façon, la planète a un besoin vital de cette transformation. Nous en sommes au point où cette transformation n’est plus un luxe, mais une absolue nécessité car la science et la technologie ont donné une ampleur sans précédent à la folie collective.

On dirait qu’une nouvelle espèce humaine est en train d’émerger, du sein de l’ancienne, qui ne peut tout simplement pas survivre en gardant le même état de conscience. La nouvelle espèce humaine est libérée de toute la souffrance générée par l’homme.
La douleur peut encore surgir, mais non la souffrance, qui provient de la résistance à ce qui est. Les rapports humains ne seront plus régis par la peur et le désir mais par l’amour et la compassion.

Aimer, c’est tout simplement reconnaître l’unité entre tous, reconnaître l’autre comme soi-même. Vivre en harmonie avec l’impermanence des formes et aimer l’essence qui est au-delà, cette essence étant bien sûr inséparable de la nôtre.


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djéhouti

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