Procrastination ou pas ?
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Procrastination ou pas ?
vous connaissez L’histoire d’Oblomov par Ivan Gontcharov ?
Il désigne une forme absolue d’apathie, de procrastination.
Bref, Oblomov est un livre qui fait largement honneur à son rang de classique, et surtout dont toute l’ampleur apparaît une fois la dernière page tournée. Même si l’auteur semble prendre le parti de Stolz, l’opposé d’Oblomov, le lecteur comprendra que les choix de ce dernier sont bien plus radicaux et fermes que sa mollesse le laisse paraître ; car il poursuit et trouve son idéal dans une vie qu’au fond, le monde extérieur ne comprend pas, ne désire pas et n’approuve pas.
En fin de compte, et c’est peut-être là le plus important, on ne referme pas ce livre sans plus réfléchir à Oblomov.
L’histoire racontée est celle d’Ilya Ilitch Oblomov (si si), petit propriétaire terrien vivant reclus à Saint-Pétersbourg. Sa particularité, c’est, non pas sa paresse, car ce n’est plus de paresse qu’il s’agit, mais son inaction absolue.
De prime abord, Oblomov semble être simplement apathique. Incapable de prendre une décision simple, et a fortiori de la mettre en œuvre, le personnage finit par ne strictement rien faire, ne jamais sortir, ne jamais voyager.
C’est la vie de cette véritable incarnation de la procrastination qu’on suit tout au long du roman, c’est sa vie qui constitue la trame principale de l’histoire…. Mais il traite aussi des personnages qui meublent sa vie : Zakhar, son valet vulgaire, au final presque aussi paresseux que lui mais de bien plus mauvaise foi ; Stolz, son ami extrêmement actif qui tentera tout pour le faire bouger, et surtout Olga, une jeune femme très particulière, qui elle aussi tentera de " ressusciter " Oblomov, pour reprendre son expression. Et on touche là à une des grandes forces, si ce n’est la plus grande force, du roman, ses personnages.
On n’a pas ici des caricatures, comme le laissent un peu supposer ces présentations extrêmement succinctes. Gontcharov est parvenu à créer des personnages extrêmement complexes, complets, profondément réels, et attachants.
Ce roman a ceci de particulier qu’il est assez difficile d’en résumer la trame, pour la bonne raison que l’action est presque absente, et pour cause : le casanier Oblomov n’engage jamais d’action, n’a aucune activité autre que des disputes vaudevillesques avec son valet Zakhar, dans des passages qui rappelleraient presque un certain Scapin. Bien sûr, on ne fait pas que suivre les journées monotones d’un aboulique.
Petit à petit, à mesure que l’auteur crée son atmosphère, fait défiler ses personnages principaux et secondaires (par exemple l’invisible Alexeev, dont au passage la description lapidaire et tranchante est un des meilleurs passages du livre), on commence à comprendre les réflexions profondes menées par l’auteur.
Oblomov n’est pas une condamnation stupide de la paresse, c’est avant tout l’histoire d’un homme droit, honnête (" son âme est pure comme du verre ", dira son ami Stolz) qui cherche son bonheur dans une vie d’un calme plat, absolument inactive, uniquement rythmée par les repas et le tic-tac d’une horloge. On comprend d’ailleurs vite que cet idéal vient de son enfance choyée dans son domaine de campagne : Oblomov ne cherche qu’à recréer cet univers libre de tout souci, de toute responsabilité. Sa paresse n’est pas vue négativement, dans une des répliques les plus fameuses de l’œuvre, Oblomov, à qui on parle travail, journées chargées, hauts fonctionnaires et plans de carrière, refuse la conversation en répétant simplement " L’Homme, montrez-moi l’Homme ! "
Au passage, l’auteur sous-entend qu’Oblomov est le résultat d’une éducation étouffante d’oisiveté, et que sa paresse n’est pas innée, dans les pages du "Songe d’Oblomov ", un portrait assez puissant d’une petite noblesse russe littéralement sclérosée.
Olga est le second personnage du roman. Amoureuse d’Oblomov, elle tentera, par sa passion, de ranimer l’âme morte de celui-ci. La construction de l’histoire, le rythme, sont particulièrement soignés, on comprend que seule cette relation pourrait peut-être changer Oblomov, et l’auteur développe avec une très grande subtilité la séparation progressive des deux personnages. Chacun convoitant et planifiant un futur complètement différent, pour enfin arriver à une scène de rupture inévitable, mais racontée très puissamment.
Ce roman a eu un tel impact sur la culture russe que le terme Oblomovisme (Oblomovchtchina), utilisé par Stolz dans le roman, a fini par rentrer dans la langue !
De prime abord, Oblomov semble être simplement apathique. Incapable de prendre une décision simple, et a fortiori de la mettre en œuvre, le personnage finit par ne strictement rien faire, ne jamais sortir, ne jamais voyager.
C’est la vie de cette véritable incarnation de la procrastination qu’on suit tout au long du roman, c’est sa vie qui constitue la trame principale de l’histoire…. Mais il traite aussi des personnages qui meublent sa vie : Zakhar, son valet vulgaire, au final presque aussi paresseux que lui mais de bien plus mauvaise foi ; Stolz, son ami extrêmement actif qui tentera tout pour le faire bouger, et surtout Olga, une jeune femme très particulière, qui elle aussi tentera de " ressusciter " Oblomov, pour reprendre son expression. Et on touche là à une des grandes forces, si ce n’est la plus grande force, du roman, ses personnages.
On n’a pas ici des caricatures, comme le laissent un peu supposer ces présentations extrêmement succinctes. Gontcharov est parvenu à créer des personnages extrêmement complexes, complets, profondément réels, et attachants.
Ce roman a ceci de particulier qu’il est assez difficile d’en résumer la trame, pour la bonne raison que l’action est presque absente, et pour cause : le casanier Oblomov n’engage jamais d’action, n’a aucune activité autre que des disputes vaudevillesques avec son valet Zakhar, dans des passages qui rappelleraient presque un certain Scapin. Bien sûr, on ne fait pas que suivre les journées monotones d’un aboulique.
Petit à petit, à mesure que l’auteur crée son atmosphère, fait défiler ses personnages principaux et secondaires (par exemple l’invisible Alexeev, dont au passage la description lapidaire et tranchante est un des meilleurs passages du livre), on commence à comprendre les réflexions profondes menées par l’auteur.
Oblomov n’est pas une condamnation stupide de la paresse, c’est avant tout l’histoire d’un homme droit, honnête (" son âme est pure comme du verre ", dira son ami Stolz) qui cherche son bonheur dans une vie d’un calme plat, absolument inactive, uniquement rythmée par les repas et le tic-tac d’une horloge. On comprend d’ailleurs vite que cet idéal vient de son enfance choyée dans son domaine de campagne : Oblomov ne cherche qu’à recréer cet univers libre de tout souci, de toute responsabilité. Sa paresse n’est pas vue négativement, dans une des répliques les plus fameuses de l’œuvre, Oblomov, à qui on parle travail, journées chargées, hauts fonctionnaires et plans de carrière, refuse la conversation en répétant simplement " L’Homme, montrez-moi l’Homme ! "
Au passage, l’auteur sous-entend qu’Oblomov est le résultat d’une éducation étouffante d’oisiveté, et que sa paresse n’est pas innée, dans les pages du "Songe d’Oblomov ", un portrait assez puissant d’une petite noblesse russe littéralement sclérosée.
Olga est le second personnage du roman. Amoureuse d’Oblomov, elle tentera, par sa passion, de ranimer l’âme morte de celui-ci. La construction de l’histoire, le rythme, sont particulièrement soignés, on comprend que seule cette relation pourrait peut-être changer Oblomov, et l’auteur développe avec une très grande subtilité la séparation progressive des deux personnages. Chacun convoitant et planifiant un futur complètement différent, pour enfin arriver à une scène de rupture inévitable, mais racontée très puissamment.
Ce roman a eu un tel impact sur la culture russe que le terme Oblomovisme (Oblomovchtchina), utilisé par Stolz dans le roman, a fini par rentrer dans la langue !
Il désigne une forme absolue d’apathie, de procrastination.
Bref, Oblomov est un livre qui fait largement honneur à son rang de classique, et surtout dont toute l’ampleur apparaît une fois la dernière page tournée. Même si l’auteur semble prendre le parti de Stolz, l’opposé d’Oblomov, le lecteur comprendra que les choix de ce dernier sont bien plus radicaux et fermes que sa mollesse le laisse paraître ; car il poursuit et trouve son idéal dans une vie qu’au fond, le monde extérieur ne comprend pas, ne désire pas et n’approuve pas.
En fin de compte, et c’est peut-être là le plus important, on ne referme pas ce livre sans plus réfléchir à Oblomov.
Re: Procrastination ou pas ?
Ah oui! La procrastination...On peut y perdre une vie et certainement plusieurs d'ailleurs...
Le méthode le l'EFT donne de bons résultats là-dessus
http://www.guerir-eft.com/
Le méthode le l'EFT donne de bons résultats là-dessus
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June63- Messages : 150
Date d'inscription : 07/05/2013
Re: Procrastination ou pas ?
Oblomov est le portrait tout craché de l'idéal d'un ami qui n'arrive pas, circonstances obligent, à le réaliser! Il dit toujours: "A quoi bon?" et en fait le moins possible
Je vais le lui offrir. Peut être le lira-t-il, tout de même...
pour la bonne idée


shamallo- Messages : 954
Date d'inscription : 17/01/2013
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