Christian Bobin
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Christian Bobin

La solitude. Si elle existe c’est pour me rejoindre. C’est pour aller vers le moment où ce qu'on appelle une grâce va arriver. J’attends ça tous les jours. Et tous les jours ça arrive. Mais parfois ça arrive au bord, à l’extrême fin de la journée. Quand je peux penser que c’est perdu. Quand je peux penser que c’est une journée pâteuse, lourde, qui n’est pas née. Une journée où moi je ne suis pas né, où je n’étais pas là, du tout. Mais la plupart du temps – car il restera quand même des journées comme ça, comme des cailloux – il y a quelque chose qui est de l’ordre du miracle qui arrive.
Il suffit de l’attendre. Il suffit de laisser passer la soudaine pesanteur du temps, et de soi-même dans le temps, cette pesanteur qu’on est à soi-même tout d’un coup. Et cet état peut justement m’être donné par tout ce qui est. Tout ce qui est là, tout, même ce que je peux connaître dans ce petit appartement. Mais seulement à certaines heures, à certains moments. Il faut juste que je prenne patience, que je traverse des zones mortes.
Je pense qu’on n’est jamais abandonné. Jamais, jamais, jamais…
Et je crois que pour vivre – parce qu’on peut passer cette vie sans vivre, et c’est un état sans doute pire que la mort, il faut avoir été regardé au moins une fois, avoir été aimé au moins une fois, avoir été porté au moins une fois. Et après, quand cette chose-là a été donnée, vous pouvez être seul. La solitude n’est plus jamais mauvaise. Même si on ne vous porte plus, même si on ne vous aime plus, même si on ne vous regarde plus, ce qui a été donné, vraiment donné, une fois, l’a été pour toujours. A ce moment-là, vous pouvez aller vers la solitude comme une hirondelle peut aller vers le plein ciel.
Christian Bobin
Dernière édition par Laurea le Mer 11 Sep 2013 - 15:40, édité 1 fois
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin

Il y a quelque chose de terrible dans chaque vie. Il y a, dans le fond de chaque vie, une chose terriblement lourde, dure et âpre. Comme un dépôt, un plomb, une tache. Un dépôt de tristesse, un plomb de tristesse, une tache de tristesse. À part les saints et quelques chiens errants, nous sommes tous plus ou moins contaminés par la maladie de la tristesse. Plus ou moins. Même dans nos fêtes elle peut se voir.
La joie est la matière la plus rare dans ce monde. Elle n'a rien à voir avec l'euphorie, l'optimisme ou l'enthousiasme. Elle n'est pas un sentiment. Tous nos sentiments sont soupçonnables. La joie ne vient pas du dedans, elle surgit du dehors — une chose de rien, circulante, aérienne, volante. On lui accorde beaucoup moins de crédit qu'à la tristesse qui, elle, fait valoir ses antécédents, son poids, sa profondeur.
La joie n'a aucun antécédent, aucun poids, aucune profondeur. Elle est toute en commencements, en envols, en vibrations d'alouette. C'est la chose la plus précieuse et la plus pauvre du monde. Il n'y a guère que les enfants pour la voir. Les enfants, les saints, les chiens errants. Et toi. Tu l'attrapes au vol, tu la redonnes aussitôt, il n'y a rien d'autre à en faire. Et tu ris, tu ne sais que rire devant tant de richesse donnée, reçue.
Tu as pourtant affaire, comme chacun, à cette chose terrible dans ta vie, à cette ombre terriblement lourde, dure, âpre. Tu lui fais place comme au reste. Tu ouvres la porte à la tristesse si aimablement qu'elle en est perdue, qu'elle en perd ses manières sombres et qu'on ne la reconnaît plus. La grâce se paie toujours au prix fort. Une joie infinie ne va pas sans un courage également infini. Dans tes rires c'est ton courage que j'entendais — un amour de la vie si puissant que même la vie ne pouvait plus l'assombrir.
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin

"Lire c'est débroussailler dans son âme un chemin que les ronces et les arbres effondrés ont depuis longtemps recouvert, puis avancer jusqu'à découvrir un château en ruine dont les fougères sont les princesses et les liserons les sentinelles. Une légende est attachée à ce château jadis construit par un seigneur si bon qu'il n'a voulu laisser son nom nulle part. Lire c'est rechercher ce nom dans les livres mais aussi dans les fleurs ou sur les visages : partout où passe une douceur si grande que nulle explication ne peut en être donnée."
"Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement plus de temps pour s'atteindre."
"Oui, c'est un pur miracle, que par des mots enterrés dans des livres, l'on puisse raviver une source, rafraîchir un jardin."
"L'écriture c'est le coeur qui éclate en silence."
"Lire c'est faire l'épreuve de soi dans la parole d'un autre, faire venir de l'encre par voie de sang jusqu'au fond de l'âme et que cette âme en soit imprégnée, manger ce qu'on lit, le transformer en soi et se transformer en lui."
"Le livre est une chose fermée que l'oeil, le songe et l'esprit vont ouvrir. Comme une fleur. "
"Si on veut transmettre quelque chose dans cette vie, c'est par la présence bien plus que par la langue et par la parole. La parole doit venir à certains moments, mais ce qui instruit et ce qui donne, c'est la présence. C'est elle qui est silencieusement agissante."
"Je crois qu'on est contagieux de soi-même. C'est même ce que je sens dans les livres. Les livres transmettent la personne qui les a écrits. Ils transmettent leur souffle."
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
« Dans le banal, je vois des miracles », article de Christian Bobin paru dans le magazine Psychologie :

Extraits:
Qu’est-ce qu’une vie simple au fond ?
-C’est une vie qui ne se soucie pas trop d’un ailleurs, ou plutôt qui va chercher l’ailleurs sous ses pieds. C’est une vie qui ne fuit pas le nécessaire, ni le trivial, ni tout ce qui revient chaque jour et peut être un peu harassant, comme faire les courses ou travailler. C’est une vie qui cherche partout la gaité, même et surtout dans les moments obligés inévitables qu’il aurait été si facile de vivre en somnambule. C’est une vie qui ne renonce jamais à être surprise.
Cette capacité à voir des miracles dans la réalité la plus triviale, c’est aussi celle de votre écriture, non ?
-Oui, parce que la vie est tissée de banal. Quand on est enfant, on sait cela : on regarde les choses s’approcher, s’éloigner, on court d’une couleur à une autre, on vit comme dans une île aux trésors… En ce qui me concerne, il y a des visages, des paroles, des rencontres qui m’on frappé, parfois c’est la feuille d’un arbre qui tombe, la fuite d’un nuage dans le ciel… Des quantités de miracles qui, si je ne les avais notés, auraient glissé dans le néant du sans-mémoire, du sans-parole, du non-partagé. Je me suis aperçu que les choses qui ne sont pas notées se perdent à jamais. L’écriture garde la trace de ce qui était fragile, éphémère et si vital. Elle permet de maintenir le vol même de la vie.
Comment garder cette fraîcheur ?
-Je ne sais pas et je ne choisis pas non plus. Je crois que chacun de nous a affaire à ces moments d’existence pure, mais ils passent ou entrent en nous sans être reconnus. Il y a des jours où mes yeux ne voient rien. Rien ne s’y reflète. La vie continue pourtant de m’envoyer des merveilles, mais c’est moi qui suis défaillant, à cause de mon impatience, de ma mauvaise humeur ou de mon angoisse. Et les contraintes, les imprévus, la lourdeur du quotidien, je les accepte, car c’est parfois de ce qui me dessert le plus que va tout à coup arriver la grâce suprême…

Extraits:
Qu’est-ce qu’une vie simple au fond ?
-C’est une vie qui ne se soucie pas trop d’un ailleurs, ou plutôt qui va chercher l’ailleurs sous ses pieds. C’est une vie qui ne fuit pas le nécessaire, ni le trivial, ni tout ce qui revient chaque jour et peut être un peu harassant, comme faire les courses ou travailler. C’est une vie qui cherche partout la gaité, même et surtout dans les moments obligés inévitables qu’il aurait été si facile de vivre en somnambule. C’est une vie qui ne renonce jamais à être surprise.
Cette capacité à voir des miracles dans la réalité la plus triviale, c’est aussi celle de votre écriture, non ?
-Oui, parce que la vie est tissée de banal. Quand on est enfant, on sait cela : on regarde les choses s’approcher, s’éloigner, on court d’une couleur à une autre, on vit comme dans une île aux trésors… En ce qui me concerne, il y a des visages, des paroles, des rencontres qui m’on frappé, parfois c’est la feuille d’un arbre qui tombe, la fuite d’un nuage dans le ciel… Des quantités de miracles qui, si je ne les avais notés, auraient glissé dans le néant du sans-mémoire, du sans-parole, du non-partagé. Je me suis aperçu que les choses qui ne sont pas notées se perdent à jamais. L’écriture garde la trace de ce qui était fragile, éphémère et si vital. Elle permet de maintenir le vol même de la vie.
Comment garder cette fraîcheur ?
-Je ne sais pas et je ne choisis pas non plus. Je crois que chacun de nous a affaire à ces moments d’existence pure, mais ils passent ou entrent en nous sans être reconnus. Il y a des jours où mes yeux ne voient rien. Rien ne s’y reflète. La vie continue pourtant de m’envoyer des merveilles, mais c’est moi qui suis défaillant, à cause de mon impatience, de ma mauvaise humeur ou de mon angoisse. Et les contraintes, les imprévus, la lourdeur du quotidien, je les accepte, car c’est parfois de ce qui me dessert le plus que va tout à coup arriver la grâce suprême…
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin

Balancement est un joli mot, parce que je vois tout d’un coup une balançoire d’enfant. Comme si, peut-être, notre âme était un petit enfant sur une balançoire. De temps en temps, ses pieds touchent le ciel, et de temps en temps, ses pieds frôlent le sol.
Quelle est la main qui nous pousse, pour nous donner notre élan, et pour le raffermir ? Ce serait peut-être la main des épreuves. La main bénie des épreuves, qui nous envoie tout d’un coup au ciel, et qui nous empêche aussi parfois de tomber. Qui fait qu’il n’y a pas vraiment de position stable, dans cette vie.
Peut-être que nos âmes sont des enfants qui font de la balançoire. Et que celui qui ne parle que du ciel a tort, et que celui qui ne parle que de la terre a tort, parce qu’ils oublient l’autre moment. La justesse serait de restituer les deux choses, de façon à ce que le mouvement continue sans fin.
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
3 poèmes, des extraits et 1 interview... Vous aurez compris que je l'aime lui hein?
J'espère qu'il vous touchera autant qu'il m'a touché... Ma joie la plus profonde vient des mots, des images et de la musique. Et quand je les partage alors la c'est magique... Ma vie est jonché de rencontres bénies, et la découverte de cet homme en fait partie... Si vous aimez j'en mettrais d'autres! Faites moi signe...


J'espère qu'il vous touchera autant qu'il m'a touché... Ma joie la plus profonde vient des mots, des images et de la musique. Et quand je les partage alors la c'est magique... Ma vie est jonché de rencontres bénies, et la découverte de cet homme en fait partie... Si vous aimez j'en mettrais d'autres! Faites moi signe...

Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
Merci de nous faire entrer dans ton univers magique Laurea

j'aime beaucoup

encore.... encore.... !!!!

Re: Christian Bobin
Tu as fait venir les larmes...
Les textes ont touché quelque chose dans mon coeur... une vibration est arrivée...
Merci Laurea... oui j'en veux encore et encore ! moi aussi...
Les textes ont touché quelque chose dans mon coeur... une vibration est arrivée...
Merci Laurea... oui j'en veux encore et encore ! moi aussi...
_________________
« La liberté ignore les serrures du temps et de l'espace.
Pour traverser les murs,il suffit d'ouvrir les portes, ouvrir les ailes, ouvrir les rêves. »
Jacques Savoie
Re: Christian Bobin
ps : je suis sur la chatbox... si tu as l'envie de discuter et un peu de temps
_________________
« La liberté ignore les serrures du temps et de l'espace.
Pour traverser les murs,il suffit d'ouvrir les portes, ouvrir les ailes, ouvrir les rêves. »
Jacques Savoie
Re: Christian Bobin
Merci les belles! Je continue de remplir cette page alors?!
Lunea... En te lisant c'est comme si je te prenais dans mes bras! Et je l'ai fait!
Ils sont pour toi ces messages, a cet instant précis, tu as été au rendez vous et les larmes sont venues... Et c'est bien...., a sa juste place.... L'essentiel est si simple... La tête ne fonctionne pas la..., c'est au delà... Rien a expliquer par de grandes théories, juste ressentir..., la lumière entre si facilement de cette façon la, quand on y est sensible bien sur...
Un gros bisous a toutes les deux!! 

Lunea... En te lisant c'est comme si je te prenais dans mes bras! Et je l'ai fait!



Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin



Re: Christian Bobin

Elle est éternelle ma mère. Je sais bien que la mort entrera un jour dans son corps et que l’âme en sortira pour ne pas manquer d’air, pour continuer à battre la campagne, ailleurs, autrement. Je sais bien mais en attendant ce jour, je prends un plaisir fou à entendre sa voix, l’entendre pas l’écouter, les mots n’ont pas une si grande importance, qu’avons-nous à nous dire dans la vie, sinon bonjour, bonsoir, je t’aime et je suis là encore, pour un peu de temps vivante sur la même terre que toi.
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
Seul l'amour donne un sens à ma vie, en la rendant à elle‑même insensée. Comment en dire plus: ma vie m'échappe. Ma vie ne vient en moi qu'en mon absence. Dans la clarté d'une pensée indifférente à mes pensées. Dans la pureté d'un regard indifférent à mes désirs. Ma vie fleurit loin de moi, à l'école buissonnière. Je m'en sépare en allant dans le monde. Je la rejoins en contemplant le ciel. Les lumières qui y traînent sont des lettres d'amour. Un amour sans appartenance. Sans avidité.
Un amour qui ne vous demande rien ‑ sinon d'être là. Qui vous donne l'éternel, en passant.
Chaque ciel a sa nuance, chaque lettre a son heure. Elles ne me sont pas vraiment destinées. Je les lis lentement. Je ne les rends qu'avec le soir. Est‑ce que cette réponse conviendra ? Est‑ce que vous vous contenterez d'un bout de ciel bleu ? Pourquoi faudrait‑il un sens à nos jours ? Pour les sauver ? Mais ils n'ont pas besoin de l'être. Il n'y a pas de perte dans nos vies, puisque nos vies sont perdues d'avance, puisqu'elles passent un peu plus, chaque seconde.
Qu'est‑ce qui vous donne votre vie ?. La réponse cette fois‑ci est aisée : tout. Tout ce qui n'est pas moi et qui m'éclaire. Tout ce que j'ignore et que j'attends. L'attente est une fleur simple. Elle pousse au bord du temps. C'est une fleur pauvre qui guérit tous les maux. Le temps d'attendre est un temps de délivrance. Cette délivrance opère en nous à notre insu. Elle ne nous demande rien que de la laisser faire, le temps qu'il faut, les nuits qu'elle doit.
Sans doute l'avez‑vous remarqué : notre attente ‑ d'un amour, d'un printemps, d'un repos ‑ est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était celle‑ci, ne rien prévoir ‑ sinon l'imprévisible. Ne rien attendre ‑ sinon l'inattendu. Ce savoir‑là me vient de loin. Ce savoir qui n'est pas un savoir, mais une confiance, un murmure, une chanson.
Il me vient du seul maître que j'aie jamais eu : un arbre. Tous les arbres dans le soir frémissent. Ils m'instruisent par leur manière d'accueillir chaque instant comme une bonne fortune. L'amertume d'une pluie, la démence d'un soleil: tout leur est nourriture. Ils n'ont souci de rien, et surtout pas d'un sens. Ils attendent d'une attente radieuse et tremblée. Infinie. Le monde entier repose sur eux. Le monde entier repose sur nous. Il dépend de nous qu'il s'éteigne, qu'il s'enflamme. Il dépend d'un grain de silence, d'une poussière d'or ‑ de la ferveur de notre attente. Un arbre éblouissant de vert. Un visage inondé de lumière.
Cela suffit bien pour chaque jour. C'est même beaucoup.
Voir ce qui est. Être ce qu'on voit. S'égarer dans les livres, ou dans les bois. La nature éteint les livres. L'herbe recouvre la pensée. Le vert absorbe l'encre. On traverse une terre comme on épuise un amour. On est changé par ce qu’on traverse. Le paysage afflue dans le corps. Le vent s'engouffre dans le sang. Le ciel remonte au coeur. D'abord on regarde ce qu'on passe, ensuite on le devient. On n'est plus qu'une traversée lumineuse du paysage par lui‑même. Soi‑même on n'est plus rien qu'un papillon mort, déchiré par le vent. On ne lutte plus avec l'air, avec le vide qui est dans l'air, avec les anges qui sont dans le vide.
On est dans les meilleures mains qui soient : celles du vent, celles du rien innocent de chaque jour. Emporté, abandonné, repris. Quoi d'autre ? Le travail : du néant. La pensée : du néant. Le monde : du néant. L'écriture qui est travail, pensée et monde : néant. Reste l'amour qui nous enlève de tout, sans nous sauver de rien. La solitude est en nous comme une lame, profondément enfoncée dans les chairs. On ne pourrait nous l'enlever sans nous tuer aussitôt.
L'amour ne révoque pas la solitude. Il la parfait. Il lui ouvre tout l'espace pour brûler.
L'amour n'est rien de plus que cette brûlure, comme au blanc d'une flamme. Une éclaircie dans le sang. Une lumière dans le souffle. Rien de plus. Et pourtant il me semble que toute une vie serait légère, penchée sur ce rien. Légère, limpide : l'amour n'assombrit pas ce qu'il aime. Il ne l'assombrit pas parce qu'il ne cherche pas à le prendre. Il le touche sans le prendre. Il le laisse aller et venir. Il le regarde s'éloigner, d'un pas si fin qu'on ne l'entend pas mourir: éloge du faible.
L'amour s'en vient, l'amour s'en va. Toujours à son heure, jamais à la nôtre. Il demande, pour venir, tout le ciel, toute la terre, toute la langue. Il ne saurait tenir dans l'étroitesse d'un sens. Il ne saurait pas même se contenter d'un bonheur. L'amour est liberté. La liberté ne va pas avec le bonheur. Elle va avec la joie. La joie est comme une échelle de lumière dans notre coeur. Elle mène à bien plus haut que nous, à bien plus haut qu'elle: là où plus rien n'est à saisir, sinon l'insaisissable.
Bien sûr, je ne réponds plus vraiment : je chante.
Christian Bobin
Dernière édition par Laurea le Jeu 12 Sep 2013 - 12:58, édité 1 fois
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin

François d’Assise ne pouvait éviter la rencontre avec cette femme aimante, sa sœur, son double. Ils aiment du même amour, ils sont faits pour s’entendre, ivres du même vin, ensemble et séparés. Séparés dans les apparences et les lieux. Réunis par l’entretien sans fin des âmes, par ce ravissement d’avoir trouvé l’interlocuteur privilégié, celui et celle qui entend tout, même les silences, même ce qu’on ne saurait dire pour soi dans le silence. L’amour, la sœur, le frère sans qui le temps passé sur terre n’aurait été que du temps – rien d’autre.
L’amour ayant dès sa venue, dès son premier frémissement, aboli les vieux décrets du temps, supprimé ces distinctions de l’avant et de l’après, ayant seulement maintenu l’aujourd’hui éternel des vivants, l’aujourd’hui amoureux de l’amour.
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
"Il faut mourir mille fois pour retrouver la fraîcheur des violettes qu'on avait au départ.
On pourrait même en rire : tout nous est donné au départ, mais il faut faire les travaux les plus épuisants pour retrouver une simplicité première."
"Le ciel est venu a moi ce matin. Maintenant c'est le soir mais je ne veux pas laisser filer ce jour sans vous en donner le plus beau. "
"J'ai trouvé le nom le plus secret et le plus clair pour dire ce qu'est ta vie dans ma vie : l'air.
Tu es l'air qui ne me fait jamais défaut, cet air si nécessaire à la pensée et au rire, cet air qui rafraîchit mon coeur et fait de ma solitude une place battue par tous les vents."
"Le bonheur, ce n'est pas une note séparée, c'est la joie que deux notes ont à rebondir l'une contre l’autre. Qu'il y ait, en cet instant où j'écris, deux personnes qui s'aiment, deux notes qui bavardent en riant, c'est assez pour me rendre la terre habitable."
"L'écriture c'est un visage, avec tous ses accidents de lumière. Ce n'est pas la perfection qui importe, c'est la justesse."
Christian Bobin
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
Hello Laurea
Laurea a écrit:
Oui Solasido c'est ca!![]()
Sourire - Quoi d'étonnant - Tout cela arrive ...
Des faits versent sens comme en recrue des sens.
Et si écrire est aussi se relire, entre convaincre et/ou échanger,
comment et pourquoi, souhaites-tu développer ce point de vue, en citation,
avec des mots de ton cru ou bien cette idée n'est-elle pas à l'ordre du jour ?


Re: Christian Bobin
J'essaye de bien comprendre tes mots mais j'ai un peu de mal je dois dire.. Tu peux répéter la question?

Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
Hello Laurea
Sourire - Quoi d'étonnant - Tout cela arrive ...Laurea a écrit:
J'essaye de bien comprendre tes mots mais j'ai un peu de mal je dois dire.. Tu peux répéter la question?
Des faits versent sens en recrues des sens ... d'effervescence en recrudescence
(ok pour un silence provisoire, ok pour une pause pour les jeux de mots)...
Comptes-tu ne rien dire de ton cru, avec les écrits de Christian Bobin ?
Pourquoi et comment préfères-tu convaincre plutôt qu' échanger ?
Il m'est aussi mal aisé de traduire un parfum avec de simples mots
que de percevoir les mots de ton cru, avec les écrits de Christian Bobin,
qui lui est remarquable du fait qu'il utilise des mots de son cru,
probablement à titre de témoignage et non pour que ses lecteurs
s’identifient à ses propos et oublient le pourquoi et le comment de leur identification.
Attention, comme de légers nuages d'été, j'apprécie les idées et les écrits de Christian Bobin,
qui n'est pas pour l'instant membre de ce forum ; finalement, comprends-tu que je te demande
pourquoi et comment tu apprécies les contributions des membres de ce forum, amateurs, comme toi, de poésie ?
Bien amicalement


Re: Christian Bobin

Bien sur c'est le but, d’où le sujet "christian bobin". De quelle identification parle tu? Tu ne me connais pas Solasido. Partager c'est cela pour toi? La joie vibrante de la poésie que l'on peux ressentir est-ce cela pour toi? Je suis moi et je partage les belles fleurs parfumées qui ont jonchées mon chemin.Il m'est aussi mal aisé de traduire un parfum avec de simples mots
que de percevoir les mots de ton cru, avec les écrits de Christian Bobin,
qui lui est remarquable du fait qu'il utilise des mots de son cru,probablement à titre de témoignage et non pour que ses lecteurs s’identifient à ses propos et oublient le pourquoi et le comment de leur identification.
Je n'essaye pas de convaincre, je partage. L’échange vient par la suite, au fil des commentaires.Pourquoi et comment préfères-tu convaincre plutôt qu' échanger ?
Bref.

Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin


je serai une fois de plus magnanime très cher Sol, mais ne nous acharnons pas sur les membres de notre espace de discussion et de Partage…
chacun a sa façon de partager, parfois les mots sont difficiles à sortir de nos propres cœurs, et prendre ceux des autres nous aide tellement, pourquoi ? On peut se le demander effectivement !
cependant, à bien y réfléchir, si les textes que nous avons découverts nous ont apportés tant d’émotions et de vifs débordements, ne serait-ce pas justement parce qu’ils décrivent à la perfection ce que certains n’arrivent à dire avec leur propres mots !!!
hum ! hum ! j’ai toujours dit ici que chacun avait le droit d’exprimer ses émotions tels qu’ils en avaient envie, après, c’est à chacun de se mettre à la portée de l’autre et de lire entre les lignes.
Perso, j’adore les mots et ça se voit, alors souvent je vous en abreuve, parfois trop même, certains aiment, d’autres se lassent.

Toi, Sol c’est l’expression par la musique… certains aiment, d’autres se lassent également,
regarde Shamallo, pour elles, se sont les images… certains aiment, d’autres se lassent…
qui nous empêche de passer notre chemin lorsqu’un sujet nous désintéresse ? Personne !

pour ma part, c’est la libre expression qui prime, peu importe la façon, le plus important c’est le contenu.

Merci à tous de m’avoir entendue une fois de plus.

je vous aime !

Re: Christian Bobin
Bonjour Francesca, Laurea
par la grandeur de son âme, par l'ouverture de son coeur ou par les ailes de sa pensée.
Si j'estime aussi nécessaire que souhaitable de répondre par le biais de la musique
il m'est encore possible de produire une illustration musicale, un peu comme, quoique
bien différente de celles que j'ai déjà publiées ici, dans des autres rubriques de ce forum.
Cependant j'interviens ici, dans les sujets du forum, généralement, via l'expression écrite,
en tant qu'étudiant, pour toujours, de l'ésotérisme musical, sachant que l'ombre et la lumière,
en jouant sur la matière de notre réflexion contemplative guident les pas de chacun.
L'ésotérisme musical, cette discipline, peu connue du grand public,
qui s'apparente à celle de l’École de Pythagore ou à celle de l'Ecole Tchan (Taoïsme ésotérique),
repose sur l'analogie entre les lois de la création et celle de la pensée, via l'exploration
du nombre du poids et de la mesure dont parle Salomon.
Rien dans mon message précédent ne relève de la conduite agressive ou de l'acharnement
contre un membre, désolé si cela est perçu ainsi, les cycles de la confusion des langues
et des genres auront encore frappé fort, chacun dans son for intérieur et ensemble
jusque dans le partage de cette mise au point.
Je ne connais pas Laurea et le peu qu'elle a écrit attire ma curiosité car il me semble
que le contenu de ses copier-coller constitue indéniablement une aide à maintenir
un équilibre défiant tout entendement, et c'est ce point qu'il me semble possible
de développer, ensemble, si on le veut bien, durant la gustation de la présence à soi
indissociable du temps d'un message vécu comme le temps d'un repas.
Et si à force de passer on demeurait immobile,
à force de se lasser on devenait exigeant,
à force d'aimer on devenait disponibles ?
il ne s'agit pas de manger, de boire ou de respirer, par coeur,
la conviction repose sur la croyance et celle-ci repose sur ce qui n'est pas expérimenté.
L'échange repose sur la foi et celle-ci repose sur la compréhension
et celle-la repose sur ce qui est expérimenté et non pas à l'inverse.
On ne peut rien contre la solitude et l'esseulement (laisse seulement).
Tout reste à faire contre l'isolement et ce d'où qu'il vient !
A quoi sert de bouder les joies de l'échange en conversant avec ses amis ?
La joie reste une sagesse particulière dont la bonne humeur est sa technique particulière.
L'identification est un des cinq modes de l'attention :
Attention (Espace), Inattention (Feu), Distraction (Air), Identification (Eau), Focalisation (Terre).
http://spheres.dyndns.org/images/for_interieur_a6.jpg
Etre attentif signifie voir le nouveau dans ce que l'on a (aura) toujours vu ... lauréat entre l'or et A.
Futur antérieur ou pas, il est toujours possible de se perdre , de se retrouver, pour se perdre encore
et se retrouver encore sur les lèvres de l'interrogé nourrit par la conscience du vivant en chacun,
qui remet tout et son contraire à demain, se croyant immortel.
Bien amicalement
créons-nous un excellent aujourd'hui
Comme vous, j'estime également qu'il vaut mieux comprendre que croire prévaloir
par la grandeur de son âme, par l'ouverture de son coeur ou par les ailes de sa pensée.
Si j'estime aussi nécessaire que souhaitable de répondre par le biais de la musique
il m'est encore possible de produire une illustration musicale, un peu comme, quoique
bien différente de celles que j'ai déjà publiées ici, dans des autres rubriques de ce forum.
Cependant j'interviens ici, dans les sujets du forum, généralement, via l'expression écrite,
en tant qu'étudiant, pour toujours, de l'ésotérisme musical, sachant que l'ombre et la lumière,
en jouant sur la matière de notre réflexion contemplative guident les pas de chacun.
L'ésotérisme musical, cette discipline, peu connue du grand public,
qui s'apparente à celle de l’École de Pythagore ou à celle de l'Ecole Tchan (Taoïsme ésotérique),
repose sur l'analogie entre les lois de la création et celle de la pensée, via l'exploration
du nombre du poids et de la mesure dont parle Salomon.
Rien dans mon message précédent ne relève de la conduite agressive ou de l'acharnement
contre un membre, désolé si cela est perçu ainsi, les cycles de la confusion des langues
et des genres auront encore frappé fort, chacun dans son for intérieur et ensemble
jusque dans le partage de cette mise au point.
Je ne connais pas Laurea et le peu qu'elle a écrit attire ma curiosité car il me semble
que le contenu de ses copier-coller constitue indéniablement une aide à maintenir
un équilibre défiant tout entendement, et c'est ce point qu'il me semble possible
de développer, ensemble, si on le veut bien, durant la gustation de la présence à soi
indissociable du temps d'un message vécu comme le temps d'un repas.
Et si à force de passer on demeurait immobile,
à force de se lasser on devenait exigeant,
à force d'aimer on devenait disponibles ?
il ne s'agit pas de manger, de boire ou de respirer, par coeur,
la conviction repose sur la croyance et celle-ci repose sur ce qui n'est pas expérimenté.
L'échange repose sur la foi et celle-ci repose sur la compréhension
et celle-la repose sur ce qui est expérimenté et non pas à l'inverse.
On ne peut rien contre la solitude et l'esseulement (laisse seulement).
Tout reste à faire contre l'isolement et ce d'où qu'il vient !
A quoi sert de bouder les joies de l'échange en conversant avec ses amis ?
La joie reste une sagesse particulière dont la bonne humeur est sa technique particulière.
L'identification est un des cinq modes de l'attention :
Attention (Espace), Inattention (Feu), Distraction (Air), Identification (Eau), Focalisation (Terre).
http://spheres.dyndns.org/images/for_interieur_a6.jpg
Etre attentif signifie voir le nouveau dans ce que l'on a (aura) toujours vu ... lauréat entre l'or et A.

Futur antérieur ou pas, il est toujours possible de se perdre , de se retrouver, pour se perdre encore
et se retrouver encore sur les lèvres de l'interrogé nourrit par la conscience du vivant en chacun,
qui remet tout et son contraire à demain, se croyant immortel.
Bien amicalement
créons-nous un excellent aujourd'hui
Re: Christian Bobin
J'ai bien compris que le fond de ta pensée n’était pas négatif! J'ai juste beaucoup de difficultés a comprendre ta pensée solasido..., même en relisant plusieurs fois tes messages! Mais bon ca arrive!
Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
Re: Christian Bobin
Désolé, si j'ai laissé, dans mon message précédent s'introduire une erreur à propos d'un lien vers une image
d'un alphabet utilisé en ésotérisme musical, à peu près comme ce qui suit :

Les lettres A et W représentent respectivement les hexagrammes 11 la paix et 19 l'approche.
dont le sens n'est pas très éloigné d'une paix rieuse, en une approche aussi paisible qu'attentive
Chaque lettre est pronconcée et se trouve en relation étroite avec les harmoniques d'un son.
Il n'est pas rare de constater que le Son (Mantra) est confondu avec l'Echo (Art-Mot-Nid),
comme l'harmonie résulte de la résolution des contraires (Pythagore).
La lettre A résonne avec les lettres B, D, H, P
La lettre W résonne avec les lettres L, F, C
En relation avec les nombres premiers la lettre A
correspond respectivement à 1/2/6/18/52 unités temporelles,
tandis que tout aussi respectivement,
la lettre W correspond à 4/12/36/82 unités temporelles.
Chaque lettre représente le Nid, le Mot, l'Art,
donc une harmonie signifiant l'échec du hasard,
dès que chaque voix épouse sa voie.
Nous reste à distinguer sans se méprendre entre la lettre et l'esprit
pour explorer le son, le sens, le signe d'un mot, que nous pousse le silence,
au delà de la confusion des langues e des genres, que rien ne repousse.
Créons-nous un excellent aujourd'hui
d'un alphabet utilisé en ésotérisme musical, à peu près comme ce qui suit :

Les lettres A et W représentent respectivement les hexagrammes 11 la paix et 19 l'approche.
dont le sens n'est pas très éloigné d'une paix rieuse, en une approche aussi paisible qu'attentive
Chaque lettre est pronconcée et se trouve en relation étroite avec les harmoniques d'un son.
Il n'est pas rare de constater que le Son (Mantra) est confondu avec l'Echo (Art-Mot-Nid),
comme l'harmonie résulte de la résolution des contraires (Pythagore).
La lettre A résonne avec les lettres B, D, H, P
La lettre W résonne avec les lettres L, F, C
En relation avec les nombres premiers la lettre A
correspond respectivement à 1/2/6/18/52 unités temporelles,
tandis que tout aussi respectivement,
la lettre W correspond à 4/12/36/82 unités temporelles.
Chaque lettre représente le Nid, le Mot, l'Art,
donc une harmonie signifiant l'échec du hasard,
dès que chaque voix épouse sa voie.
Nous reste à distinguer sans se méprendre entre la lettre et l'esprit
pour explorer le son, le sens, le signe d'un mot, que nous pousse le silence,
au delà de la confusion des langues e des genres, que rien ne repousse.
Créons-nous un excellent aujourd'hui
Re: Christian Bobin
"Je serai encore une fois magnanime avec toi, Solasido."
Je n'aimerais pas que l'on me dise pareille chose condescendante.
Horriblement sensible et susceptible, même sans m'y attacher, Dieu m'a faite ainsi.
Sans Solasido, je n'ai strictement rien à faire ici.
Tendresse à Lunea, Astro, tout le monde, et courage à toi, Francesca, tenir un forum, c'est très difficile, la preuve.
Je n'aimerais pas que l'on me dise pareille chose condescendante.
Horriblement sensible et susceptible, même sans m'y attacher, Dieu m'a faite ainsi.
Sans Solasido, je n'ai strictement rien à faire ici.
Tendresse à Lunea, Astro, tout le monde, et courage à toi, Francesca, tenir un forum, c'est très difficile, la preuve.
shamallo- Messages : 954
Date d'inscription : 17/01/2013
Re: Christian Bobin
shamallo a écrit:
Je n'aimerais pas que l'on me dise pareille chose condescendante.
Horriblement sensible et susceptible, même sans m'y attacher, Dieu m'a faite ainsi.
Effectivement,
de vague avance en vague avance, le silence y pousse
sans recul tout devient vite ridicule.
de vague avance en vague avance, le silence y pousse
sans recul tout devient vite ridicule.
Diminuer le trop, augmenter le trop peu.
sans tomber dans l'excès de zèle
Aide délicatement les autres.
Les possibilités demeurent infinies.
Apprendre à aimer ce que l'on n'aime pas ,
plutôt que aimez-moi les uns les autres,
constitue une opportunité non due au hasard,
dès que l'on se fixe un but en relation avec la spiritualité,
ce qui précipite les circonstances de faire de chaque problème une occasion.
Une question préliminaire à chacun de nos choix,
semble se reposer pour ce qui concerne l'idée de
laisser les gens croire ce qu'ils croient :
comment et pourquoi boire du regard le sang des poètes,
offert aux palais les plus délicats sans pour autant
avoir les yeux injectés de poésie ?
Les oppositions sur le chemin sont comme les vagues à l'étrave des navires, elles disent :
"Tout cela arrive comme, le navire avance au milieu des flots"
Créons-nous un excellent aujourd'hui
Dernière édition par solasido le Sam 14 Sep 2013 - 13:07, édité 1 fois
Re: Christian Bobin
Je comprends ton langage, le chéris comme un caillou dans la poche. On ne sait pas tout des cailloux, non plus.
shamallo- Messages : 954
Date d'inscription : 17/01/2013
Re: Christian Bobin
Chacun interprète les mots comme cela peut l'arranger, ou lui faire du bien n'est-ce pas ?shamallo a écrit:Je n'aimerais pas que l'on me dise pareille chose condescendante.
Horriblement sensible et susceptible, même sans m'y attacher, Dieu m'a faite ainsi.
Sans Solasido, je n'ai strictement rien à faire ici.
Face à l’injustice, le conflit ne rompt pas l'harmonie, il veut l'établir.

L'homme se connaît par la médiation de sa relation avec l'autre homme. L'être n'est pas une existence, mais une présence. Et la présence est une relation. Un lien. Il faut penser l'homme non pas dans son face à face narcissique de lui-même avec son moi, mais dans la relation désintéressée avec autrui. En définitive, la notion de "paix avec soi-même" ne peut avoir qu’un sens dérivé....... L’homme qui se retire du monde pour chercher la paix ne la trouvera pas.
Aucune paix ne se construit dans la solitude.

C’est par l’acte de bonté envers l’autre que j’accède à la paix. C’est en recevant la paix de l’autre, que je peux dire "je suis en paix". La paix est une dynamique qui s’inscrit au cœur des relations de l’homme avec l’autre homme. La paix est ouverture à l’altérité. C’est pourquoi elle est une épreuve de l’être. Mais c’est à travers cette épreuve que l'homme accomplit son humanité.
Re: Christian Bobin
Hello Shamallo et à tous
shamallo a écrit:Je comprends ton langage, le chéris comme un caillou dans la poche. On ne sait pas tout des cailloux, non plus.
Quoique s'engage un lent gage
(et qui va lent et qui va vite)
Que sait un grain de sable du désert ?
Qui sait mieux le seuil , mieux qu'hier ?
Qui sait mieux l'éclair que la lumière ?
Qui sait mieux le mot qu'à la dérive ?
Souriante journée à toi et à tous
(et qui va lent et qui va vite)
Que sait un grain de sable du désert ?
Qui sait mieux le seuil , mieux qu'hier ?
Qui sait mieux l'éclair que la lumière ?
Qui sait mieux le mot qu'à la dérive ?
Souriante journée à toi et à tous
Re: Christian Bobin
Hello tous,
Pour chacun de deux choses, l'une
Ou bien, l'agression est juste et l'agressé a intérêt à travailler
tout de suite à la réaction, c'est à dire sur lui-même.
Ou bien c'est injuste et où est le problème puisque l'agressé le sait ?
Mais attention, si c'est vraiment le cas c'est au Silence de la Présence
à soi que cela se règle et certainement pas en allant s'épancher
sur ce qui a été dit et pourquoi, en remettant la faute sur l'autre.
Il est important dans certains cas de faire taire toute réaction
devant une attaque injuste ou une revendication.
Si la personne à aider rencontrée sur le chemin, ne peut,
en toute bonne foi, se débarrasser de la complexité
du pouvoir, de l'orgueil, et de l'égoïsme,
il lui faudra dans certains cas, renoncer à intégrer
une telle conscience trouble à l'ensemble des participants.
C'est alors possible à chacun, pour préserver la conscience
de l'ensemble (le groupe) et ses véhicules, s'isolera afin de rompre
le noeud même qui risquerait à la longue non seulement
d'entraver le service mais aussi de porter atteinte à ses véhicules.
S'isoler y va donc de sa responsabilité face au service et uniquement du service.
Ce qui risque évidemment encore de n'être pas compris.
Donner à boire et à manger, aider revient souvent à détourner
ceux qui en profitent de ceux qui y contribuent.
Ceci est dit en fonction des egos et personnalités donc face à la Personnalité.
Mais c'est bien évidemment sans importance
Créons-nous un excellent aujourd'hui
Re: Christian Bobin
Comme quoi, il est interessant de te pousser à bout, tu finis par dire des choses sensées.
shamallo- Messages : 954
Date d'inscription : 17/01/2013
Re: Christian Bobin
Comme quoi le poète en chacun invite à considérershamallo a écrit:Comme quoi, il est interessant de te pousser à bout, tu finis par dire des choses sensées.
qu'il n'est rien de plus profond que la surface
durant l'evanescence du sens ramenant à la plénitude du réel
avec le même détachement qu'un lac rêve avec ou sans nuage:)
L'Admin. ouvre un nouveau post afin de ne pas entacher les poèmes de Bobin ! Merci !
Dernière édition par solasido le Sam 14 Sep 2013 - 14:06, édité 2 fois
Re: Christian Bobin
On va à l'aventure. On prend un livre dans ses bras, puis on le quitte, on va vers le suivant. Les livres sont faits de poussière. Les livres sont faits de vent. Les livres sont faits du plus précieux de nos songes: poussière et vent. On y chemine, on les traverse. On les oublie. Parfois c'est autrement. Parfois on reste auprès du livre, auprès du feu. Parfois on sait que l'on a tout trouvé, en une seule fois, en une seule phrase. Elle dit beaucoup plus que tout ce qu'elle dit. On ne saurait plus la retrouver aujourd'hui. Ce n'est pas important. On en garde la mémoire écrasée de lumière. C'est une phrase d'amour fou, c'est une phrase comme un flocon de neige. Elle passe, elle passe.

Laurea- Messages : 51
Date d'inscription : 11/09/2013
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