LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
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LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
Permettez-moi de vous raconter une histoire :
Dans les anciens temps - très, très anciens - les ténèbres enveloppaient la terre et les hommes cherchaient à tâtons la lumière. Certains l'avaient trouvée, et ils s'efforçaient d'en montrer la réflexion à d'autres, aussi étaient-ils très recherchés. Parmi eux se trouvait quelqu'un qui avait séjourné un peu de temps à la ville de lumière et avait absorbé un peu de sa luminosité ; aussitôt, les gens de toutes les régions de ce monde obscur sont partis à sa recherche. Ils ont couvert de très grandes distances parce qu'ils avaient entendu parler de cette lumière. En apprenant qu'une foule nombreuse se dirigeait vers sa maison, cet homme s'est mis au travail et s'est préparé à les recevoir de son mieux. Il a planté des poteaux tout autour de sa demeure et y a installé des lampes pour que ses visiteurs ne trébuchent pas dans l'obscurité. Son entourage et lui-même se sont mis à leur service, et il les enseignait de son mieux.
Mais bientôt quelques-uns des visiteurs ont murmuré contre lui ; ils avaient pensé le trouver assis sur un trône, rayonnant d'une lumière céleste et, dans leur imagination, ils s'étaient vus en adoration devant lui. Mais au lieu de la lumière spirituelle qu'ils attendaient, ils l'avaient surpris en train d'installer des fils électriques pour éclairer l'endroit. Il ne portait même ni turban, ni robe, parce qu'une règle fondamentale de l'Ordre auquel il appartenait prescrivait à ses membres de se vêtir suivant la coutume du pays dans lequel ils vivaient.
Ainsi, les visiteurs en avaient conclu qu'ils avaient été dupés et trompés et qu'il ne possédait pas la lumière. Ils ont ramassé des pierres pour les lui jeter, ainsi qu'à son entourage, et ils l'auraient tué s'ils n'avaient pas craint la loi qui, dans ce pays, exigeait oeil pour oeil et dent pour dent. Ils sont alors retournés dans le pays des ténèbres, et chaque fois qu'ils voyaient une âme se dirigeant vers la lumière, ils levaient les bras au ciel avec horreur en s'écriant: "N'allez pas là-bas ; ce n'est pas la vraie lumière. Ce n'est qu'un feu follet qui vous égarera. Nous savons qu'il n'y a là aucune spiritualité". Beaucoup ont ajouté foi à leurs mises en garde, et c'est ainsi que, une fois de plus, s'est renouvelée la sentence figurant dans un de leurs anciens livres:
"Et ce jugement, c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière" (Jean 3:19). Ainsi en était-il autrefois, ainsi en est-il aujourd'hui.
Les gens vont çà et là en recherchant la lumière. Souvent, ils vont jusqu'au bout du monde, gaspillant une vie entière à la recherche de ce qu'ils appellent "spiritualité", et ne rencontrent que déception sur déception. Mais après avoir passé toute sa vie en vaines recherches loin de chez lui, il a fini par trouver le Saint-Graal à la grille de son château, ainsi tout chercheur sincère, aspirant à la spiritualité, doit la trouver, et la trouvera dans son propre coeur. Le seul danger est que, pareil à ces chercheurs de lumière, il la laisse échapper, faute de l'avoir reconnue. Personne ne peut reconnaître la vraie spiritualité chez autrui avant de l'avoir développée dans une certaine mesure en lui-même.
Par conséquent, il est nécessaire de définir bien nettement ce qu'est la "spiritualité", afin de nous fournir un guide permettant de découvrir ce grand attribut du Christ.
A cet effet, il nous faut abandonner toute idée préconçue, sinon nous échouerons certainement. L'idée la plus courante est que la spiritualité se manifeste par la prière et la méditation, mais en considérant la vie de notre Sauveur, nous verrons qu'il était loin d'être désoeuvré. Il ne vivait pas en solitaire ; il ne s'est pas caché loin du monde comme un ermite. Il se mêlait aux gens, il leur portait journellement secours; il les nourrissait lorsque c'était nécessaire, les guérissait chaque fois qu'il en avait l'occasion et, de plus, il les enseignait. Ainsi, il était, dans le sens le plus exact du terme, un serviteur de l'humanité.
Dans la "Belle Légende", le moine l'a vu lorsqu'il priait et qu'il a eu son extase, mais à ce moment même la cloche du couvent s'est mise à sonner, et son devoir était d'aller imiter le Christ, en nourrissant les malheureux qui se pressaient à la grille du couvent. Grande était la tentation de rester dans sa cellule et de baigner dans ces vibrations célestes, mais alors la voix s'est faite entendre: "Fais ton devoir, cela vaut mieux; pour le reste, remets-t'en à Dieu".
Comment aurait-il pu adorer le Sauveur qu'il voyait nourrir les pauvres et guérir les malades, s'il avait délaissé au même moment les pauvres affamés qui attendaient à l'entrée qu'il remplisse son devoir? Il aurait été très mal de sa part de rester devant sa vision, et c'est pourquoi elle lui dit à son retour: "Serais-tu resté, j'aurais dû m'en aller".
Un acte aussi égoïste serait allé complètement à l'encontre du but recherché. S'il n'avait pas été fidèle dans les petites choses faisant partie de ses devoirs terrestres, comment aurait-il pu espérer être fidèle dans les travaux spirituels plus importants (Luc 16:10)? Naturellement, à moins qu'il n'ait bien passé l'épreuve, on ne saurait lui donner de plus grands pouvoirs.
Nombreux sont ceux qui recherchent des pouvoirs spirituels et qui vont d'un centre d'occultisme à un autre, ou qui se retirent dans des couvents ou autres retraites, espérant par là éviter les bruits et les séductions du monde pour cultiver leur nature spirituelle. Ils sont plongés du matin au soir dans le rayonnement de la prière et de la méditation pendant que le monde gémit dans la douleur. Ils s'étonnent alors de ne faire aucun progrès, de ne pas avancer sur le sentier de l'aspiration.
En vérité, la prière et la méditation sont nécessaires, absolument nécessaires à la croissance de l'âme, mais nos efforts sont voués à l'échec si nous faisons dépendre cette croissance des prières, car alors elles ne sont que des mots. Pour obtenir des résultats, nous devons vivre de telle manière que toute notre vie devienne une prière, une aspiration. Comme l'exprime Emerson:
Autrement dit, ce ne sont pas les paroles de la prière qui comptent, mais bien la vie qui suscite cette prière.
A quoi sert-il de prier le dimanche pour la paix dans le monde, si l'on confectionne des armes pendant les jours ouvrables ? Et quand on porte la haine en son coeur, comment peut-on prier Dieu et pardonner nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ?
Il n'y a qu'un moyen de prouver notre foi: c'est par nos oeuvres. Peu importent les conditions de vie dans lesquelles nous sommes placés, qu'elles soient élevées ou inférieures, que nous soyons riches ou pauvres. Il importe peu que nous soyons occupés à installer des lumières électriques pour éviter des accidents à nos semblables, ou que nous ayons le privilège de nous tenir comme conférenciers sur une estrade pour diffuser la lumière spirituelle et montrer aux autres le chemin de l'âme. Il est absolument dénué d'importance que nos mains soient salies par d'humbles travaux, tels que par exemple le creusage d'un égout pour entretenir la santé dans notre communauté ou qu'elles soient douces et blanches comme l'exigent les soins donnés aux malades.
Le seul critère qui détermine si un travail est spirituel ou matériel, c'est notre attitude à cet égard.
L'ouvrier qui installe l'électricité peut être bien plus avancé en spiritualité que le conférencier, car nombreux sont ceux, hélas, qui se livrent à ce devoir sacré avec le désir de charmer les oreilles de leur assemblée par un beau discours plutôt que de faire preuve d'amour sincère et de sympathie. Il est bien plus noble de nettoyer un égout obstrué, comme l'a fait le "frère méprisé" dans la pièce de Kennedy, "Le Serviteur dans la Maison", que de vivre dans la fausse dignité des fonctions d'un "maître" qui impliquent une spiritualité brillant parfois par son absence.
Tous ceux qui essaient de cultiver cette rare faculté doivent toujours commencer par faire toutes choses à la gloire du Seigneur, car alors le genre de travail ne joue aucun rôle. Creuser un égout, inventer un procédé économique, prêcher un sermon, ou toute autre activité, est un travail spirituel quand il est accompli dans l'amour de Dieu et de l'humanité.
Extrait d’une leçon Rosicrucienne par MAX HEINDEL
Dans les anciens temps - très, très anciens - les ténèbres enveloppaient la terre et les hommes cherchaient à tâtons la lumière. Certains l'avaient trouvée, et ils s'efforçaient d'en montrer la réflexion à d'autres, aussi étaient-ils très recherchés. Parmi eux se trouvait quelqu'un qui avait séjourné un peu de temps à la ville de lumière et avait absorbé un peu de sa luminosité ; aussitôt, les gens de toutes les régions de ce monde obscur sont partis à sa recherche. Ils ont couvert de très grandes distances parce qu'ils avaient entendu parler de cette lumière. En apprenant qu'une foule nombreuse se dirigeait vers sa maison, cet homme s'est mis au travail et s'est préparé à les recevoir de son mieux. Il a planté des poteaux tout autour de sa demeure et y a installé des lampes pour que ses visiteurs ne trébuchent pas dans l'obscurité. Son entourage et lui-même se sont mis à leur service, et il les enseignait de son mieux.
Mais bientôt quelques-uns des visiteurs ont murmuré contre lui ; ils avaient pensé le trouver assis sur un trône, rayonnant d'une lumière céleste et, dans leur imagination, ils s'étaient vus en adoration devant lui. Mais au lieu de la lumière spirituelle qu'ils attendaient, ils l'avaient surpris en train d'installer des fils électriques pour éclairer l'endroit. Il ne portait même ni turban, ni robe, parce qu'une règle fondamentale de l'Ordre auquel il appartenait prescrivait à ses membres de se vêtir suivant la coutume du pays dans lequel ils vivaient.
Ainsi, les visiteurs en avaient conclu qu'ils avaient été dupés et trompés et qu'il ne possédait pas la lumière. Ils ont ramassé des pierres pour les lui jeter, ainsi qu'à son entourage, et ils l'auraient tué s'ils n'avaient pas craint la loi qui, dans ce pays, exigeait oeil pour oeil et dent pour dent. Ils sont alors retournés dans le pays des ténèbres, et chaque fois qu'ils voyaient une âme se dirigeant vers la lumière, ils levaient les bras au ciel avec horreur en s'écriant: "N'allez pas là-bas ; ce n'est pas la vraie lumière. Ce n'est qu'un feu follet qui vous égarera. Nous savons qu'il n'y a là aucune spiritualité". Beaucoup ont ajouté foi à leurs mises en garde, et c'est ainsi que, une fois de plus, s'est renouvelée la sentence figurant dans un de leurs anciens livres:
"Et ce jugement, c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière" (Jean 3:19). Ainsi en était-il autrefois, ainsi en est-il aujourd'hui.
Les gens vont çà et là en recherchant la lumière. Souvent, ils vont jusqu'au bout du monde, gaspillant une vie entière à la recherche de ce qu'ils appellent "spiritualité", et ne rencontrent que déception sur déception. Mais après avoir passé toute sa vie en vaines recherches loin de chez lui, il a fini par trouver le Saint-Graal à la grille de son château, ainsi tout chercheur sincère, aspirant à la spiritualité, doit la trouver, et la trouvera dans son propre coeur. Le seul danger est que, pareil à ces chercheurs de lumière, il la laisse échapper, faute de l'avoir reconnue. Personne ne peut reconnaître la vraie spiritualité chez autrui avant de l'avoir développée dans une certaine mesure en lui-même.
Par conséquent, il est nécessaire de définir bien nettement ce qu'est la "spiritualité", afin de nous fournir un guide permettant de découvrir ce grand attribut du Christ.
A cet effet, il nous faut abandonner toute idée préconçue, sinon nous échouerons certainement. L'idée la plus courante est que la spiritualité se manifeste par la prière et la méditation, mais en considérant la vie de notre Sauveur, nous verrons qu'il était loin d'être désoeuvré. Il ne vivait pas en solitaire ; il ne s'est pas caché loin du monde comme un ermite. Il se mêlait aux gens, il leur portait journellement secours; il les nourrissait lorsque c'était nécessaire, les guérissait chaque fois qu'il en avait l'occasion et, de plus, il les enseignait. Ainsi, il était, dans le sens le plus exact du terme, un serviteur de l'humanité.
Dans la "Belle Légende", le moine l'a vu lorsqu'il priait et qu'il a eu son extase, mais à ce moment même la cloche du couvent s'est mise à sonner, et son devoir était d'aller imiter le Christ, en nourrissant les malheureux qui se pressaient à la grille du couvent. Grande était la tentation de rester dans sa cellule et de baigner dans ces vibrations célestes, mais alors la voix s'est faite entendre: "Fais ton devoir, cela vaut mieux; pour le reste, remets-t'en à Dieu".
Comment aurait-il pu adorer le Sauveur qu'il voyait nourrir les pauvres et guérir les malades, s'il avait délaissé au même moment les pauvres affamés qui attendaient à l'entrée qu'il remplisse son devoir? Il aurait été très mal de sa part de rester devant sa vision, et c'est pourquoi elle lui dit à son retour: "Serais-tu resté, j'aurais dû m'en aller".
Un acte aussi égoïste serait allé complètement à l'encontre du but recherché. S'il n'avait pas été fidèle dans les petites choses faisant partie de ses devoirs terrestres, comment aurait-il pu espérer être fidèle dans les travaux spirituels plus importants (Luc 16:10)? Naturellement, à moins qu'il n'ait bien passé l'épreuve, on ne saurait lui donner de plus grands pouvoirs.
Nombreux sont ceux qui recherchent des pouvoirs spirituels et qui vont d'un centre d'occultisme à un autre, ou qui se retirent dans des couvents ou autres retraites, espérant par là éviter les bruits et les séductions du monde pour cultiver leur nature spirituelle. Ils sont plongés du matin au soir dans le rayonnement de la prière et de la méditation pendant que le monde gémit dans la douleur. Ils s'étonnent alors de ne faire aucun progrès, de ne pas avancer sur le sentier de l'aspiration.
En vérité, la prière et la méditation sont nécessaires, absolument nécessaires à la croissance de l'âme, mais nos efforts sont voués à l'échec si nous faisons dépendre cette croissance des prières, car alors elles ne sont que des mots. Pour obtenir des résultats, nous devons vivre de telle manière que toute notre vie devienne une prière, une aspiration. Comme l'exprime Emerson:
"Même si vos genoux jamais ne se plièrent,
Vers les cieux s'élèvent vos constantes prières.
Inspirées par le bien, ou le beaucoup moins bien,
Recevant la réponse qui le mieux leur convient."
Vers les cieux s'élèvent vos constantes prières.
Inspirées par le bien, ou le beaucoup moins bien,
Recevant la réponse qui le mieux leur convient."
Autrement dit, ce ne sont pas les paroles de la prière qui comptent, mais bien la vie qui suscite cette prière.
A quoi sert-il de prier le dimanche pour la paix dans le monde, si l'on confectionne des armes pendant les jours ouvrables ? Et quand on porte la haine en son coeur, comment peut-on prier Dieu et pardonner nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ?
Il n'y a qu'un moyen de prouver notre foi: c'est par nos oeuvres. Peu importent les conditions de vie dans lesquelles nous sommes placés, qu'elles soient élevées ou inférieures, que nous soyons riches ou pauvres. Il importe peu que nous soyons occupés à installer des lumières électriques pour éviter des accidents à nos semblables, ou que nous ayons le privilège de nous tenir comme conférenciers sur une estrade pour diffuser la lumière spirituelle et montrer aux autres le chemin de l'âme. Il est absolument dénué d'importance que nos mains soient salies par d'humbles travaux, tels que par exemple le creusage d'un égout pour entretenir la santé dans notre communauté ou qu'elles soient douces et blanches comme l'exigent les soins donnés aux malades.
Le seul critère qui détermine si un travail est spirituel ou matériel, c'est notre attitude à cet égard.
L'ouvrier qui installe l'électricité peut être bien plus avancé en spiritualité que le conférencier, car nombreux sont ceux, hélas, qui se livrent à ce devoir sacré avec le désir de charmer les oreilles de leur assemblée par un beau discours plutôt que de faire preuve d'amour sincère et de sympathie. Il est bien plus noble de nettoyer un égout obstrué, comme l'a fait le "frère méprisé" dans la pièce de Kennedy, "Le Serviteur dans la Maison", que de vivre dans la fausse dignité des fonctions d'un "maître" qui impliquent une spiritualité brillant parfois par son absence.
Tous ceux qui essaient de cultiver cette rare faculté doivent toujours commencer par faire toutes choses à la gloire du Seigneur, car alors le genre de travail ne joue aucun rôle. Creuser un égout, inventer un procédé économique, prêcher un sermon, ou toute autre activité, est un travail spirituel quand il est accompli dans l'amour de Dieu et de l'humanité.
Extrait d’une leçon Rosicrucienne par MAX HEINDEL
Re: LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
CHAPITRE 4 - LE CHEMIN DE LA SAGESSE - Janvier 1915
Plusieurs années se sont écoulées depuis la publication de l'enseignement des Frères Aînés dans la "Cosmogonie des Rose-Croix" et, depuis lors, nous avons publié d'autres ouvrages. Il nous semble maintenant indiqué de faire le point pour voir ce que nous avons fait des "talents" qui nous ont été confiés.
En premier lieu, rappelons-nous que la raison pour laquelle nous faisons partie du Rosicrucian Fellowship est qu'à un certain moment, nous avons jugé insuffisantes les explications données ailleurs des problèmes de la vie. Nous avons tous cherché à éclaircir ces questions, et certains d'entre nous, comme l'homme dont parle la Bible, ont trouvé une perle de grand prix, et ont vendu tout ce qu'ils possédaient pour acheter cette perle, laquelle symbolise la connaissance du Royaume des cieux. En d'autres termes, certains d'entre nous ont été si désireux de trouver la lumière et tellement joyeux de l'avoir découverte qu'ils ont donné leur vie entière, leurs pensées et leur énergie à cette oeuvre. La plupart d'entre nous ne peuvent jouir de ce grand privilège en raison d'engagements pris précédemment, mais chacun, s'il a reçu de l'aide, est tenu par la loi de compensation de faire quelque chose en retour, car les échanges d'idées et leur circulation sont partout des facteurs de vie, alors que l'immobilisme est un facteur de mort.
Nous savons que nous ne pouvons nous alimenter continuellement et garder ce que nous avons mangé, car à moins que l'élimination ne vienne rétablir l'équilibre, la mort survient bientôt. De même, nous ne pouvons impunément conserver notre nourriture spirituelle. Nous devons partager nos trésors avec les autres et faire servir nos connaissances au travail dans le monde, sous peine de nous enfoncer dans le marécage des spéculations métaphysiques.
Pendant les années qui se sont écoulées depuis la publication de la "Cosmogonie des Rose-Croix", nos étudiants ont eu le temps de se familiariser avec ses enseignements. Nous ne pouvons plus nous excuser de notre ignorance de cette philosophie en disant que nous avons manqué de temps pour l'étudier et qu'il nous est impossible de l'expliquer à d'autres. Même ceux qui n'ont eu que peu de temps à consacrer à l'étude à cause des devoirs que comporte leur travail quotidien, devraient maintenant être suffisamment au courant pour "donner une raison de la foi" qui est en eux, comme Paul nous a tous exhortés à le faire. Même si nous ne réussissons pas à donner la lumière à tous ceux qui la demandent, nous avons, envers nous-mêmes, les Frères Aînés et l'humanité, l'obligation d'en faire l'essai. Notre propre développement psychique dépend de notre participation au développement du mouvement auquel nous appartenons, et il est utile que nous soyons bien au courant de ce qu'est la mission du Rosicrucian Fellowship.
Vous trouverez ceci expliqué de manière très complète dans l'Introduction de la "Cosmogonie". En bref, c'est: donner une explication du problème de la vie qui puisse satisfaire à la fois l'intelligence et le coeur, et ainsi résoudre et aplanir les perplexités des deux classes de gens qui, en ce moment, tâtonnent dans l'obscurité à la recherche de cette connaissance unificatrice, et qui peuvent être désignés, en un sens, par "Gens d'Eglise" et "Scientifiques". Par le premier terme, nous voulons désigner tous ceux qui sont animés d'un sentiment sincère de dévotion, ou d'une bonté naturelle, qu'ils appartiennent à une Eglise ou non. Dans la seconde catégorie, il s'agit de toux ceux qui considèrent la vie du point de vue purement intellectuel, qu'ils se considèrent eux-mêmes comme hommes de science ou non. Le but de la "Cosmogonie des Rose-Croix" est d'élargir les capacités spirituelles d'un nombre croissant de personnes de ces deux catégories qui se rendent plus ou moins compte que certaines notions d'une importance vitale font défaut dans leur conception de la vie de l'être.
Vous vous rappellerez que quand David a voulu construire un Temple pour le Seigneur, ce privilège lui a été refusé parce qu'il avait été un homme de guerre. Dans le monde actuel, il y a des organisations luttant contre d'autres organisations, leur trouvant toujours des défauts et s'efforçant de les renverser, luttant comme David l'avait fait dans les temps anciens. Avec cet état d'esprit, on ne peut leur permettre de construire le temple formé des pierres vivantes que sont les êtres humains, ce temple dont Manson parle en termes si sublimes dans la pièce "Le Serviteur dans la Maison", par Kennedy (voir "Trame de la Destinée", chapitre 14). C'est pourquoi, lorsque nous essayons de répandre les vérités de l'enseignement Rosicrucien, rappelons-nous que nous ne pouvons pas impunément dénigrer la religion de quiconque, ni nous élever contre lui, et que nous n'avons pas la mission de lutter contre ses erreurs, qui seront perçues comme telles en temps voulu.
Vous vous rappelez peut-être qu'à la mort de David, Salomon lui a succédé et que ce dernier, rencontrant le Seigneur dans un rêve, a demandé à recevoir la sagesse. Il pouvait choisir ce qu'il voulait, et il a demandé la sagesse pour guider son peuple. Et la réponse du Seigneur a été, en substance: "Puisque c'est là ce qui est dans ton coeur, que tu n'as demandé ni richesses, ni longue vie, ni la mort de tes ennemis, ou d'autres choses, mais que tu as prié pour la sagesse, cette sagesse te sera donnée, et bien autre chose encore" (II Chroniques 1:7-12). Ainsi, il peut être bon pour nous, en ce moment, de prier avec sincérité pour obtenir la sagesse, mais pour la connaître, il sera utile de définir ce qu'est la vraie sagesse.
Il est dit avec raison que la connaissance est un pouvoir. Quoiqu'elle ne soit en elle-même ni bonne, ni mauvaise, la connaissance peut s'employer d'une manière ou d'une autre. Le génie montre une tendance à la connaissance, mais ce génie peut être bon ou mauvais. Nous pouvons parler d'un génie militaire, qui a une connaissance merveilleuse des tactiques de guerre, mais un tel homme ne peut être vraiment bon, car il est tenu d'être sans coeur et destructeur dans l'exercice de son génie.
Un homme de guerre, qu'il soit Napoléon ou simple soldat, ne peut jamais être un sage, car il doit délibérément comprimer tous les sentiments élevés dont le coeur est le symbole. Par ailleurs, un sage gouverneur peut avoir un grand coeur, ainsi qu'une intelligence puissante, qui s'équilibrent mutuellement et servent les intérêts de son peuple. Même la plus profonde connaissance religieuse ou occulte n'est pas la sagesse, comme nous l'enseigne Paul dans l'inoubliable treizième chapitre de sa première Epître aux Corinthiens, où il déclare entre autres: "Quand bien même j'aurais toute la connaissance, de quoi résoudre tous les mystères, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien". C'est seulement lorsque la connaissance est unie à l'amour que leur amalgame produit la sagesse, expression du principe Christique et deuxième phase de la Divinité.
Sur ce point-là, nous devrions avoir soin de bien faire la distinction. En effet, nous pouvons avoir assez de discernement pour juger de ce qui est profitable pour atteindre un certain but, et voir aussi ce qui nous entrave. Nous pouvons même choisir d'accepter certains désagréments afin d'arriver plus vite au but, mais ce n'est pas forcément une marque de sagesse. La connaissance, le raisonnement, le jugement, le discernement sont tous nés de l'intellect; en elles-mêmes, toutes ces qualités ne sont que des pièges du Malin, et le Christ, dans l'Oraison Dominicale, nous invite à prier prier pour en être délivrés. C'est seulement lorsque ces facultés nées de l'intellect sont tempérées par ce pouvoir né du coeur qu'est l'amour, que cet amalgame devient de la sagesse. Si, dans ce texte de l'Epître aux Corinthiens, nous remplaçons le mot "charité" ou "amour" (selon les versions) par sagesse, nous comprendrons quelle est cette importante faculté que nous devons désirer si ardemment.
Ainsi, la mission du Rosicrucian Fellowship est de propager une doctrine qui réconcilie le cerveau et le coeur, ce qui est la seule vraie sagesse, car aucun enseignement auquel manque l'un de ces attributs ne peut vraiment être qualifié de sage, pas plus qu'il n'est possible de faire un accord musical avec une seule note. La nature de l'homme étant complexe, l'enseignement qui doit l'aider à s'élever et à se purifier doit aussi avoir de multiples aspects. Le Christ a suivi ce principe en nous donnant l'Oraison Dominicale, cette prière sublime qui, dans ses sept suppliques, touche la corde sensible de chacun des sept véhicules humains et les unit dans l'harmonie d'un accord parfait.
Mais comment ferons-nous connaître cette doctrine merveilleuse reçue des Frères Aînés? La réponse à cette question restera toujours éternellement: en vivant la vie régénérée. A l'honneur éternel de Mahomet, il a été dit que sa femme est devenue son premier disciple, et il est certain que ce n'est pas son enseignement seul, mais la vie qu'il menait chez lui de jour en jour, d'année en année, qui a gagné la confiance de sa compagne à tel point qu'elle lui a confié sa destinée spirituelle. Il est relativement facile de se tenir devant des tiers qui ne savent rien à notre sujet et de qui nos faiblesses ne sont pas connues, de prêcher une heure ou deux chaque semaine, mais c'est une chose bien différente de prêcher vingt-quatre heures par jour chez soi comme doit l'avoir fait Mahomet en "vivant la Vie". Si nous voulons, comme lui, faire connaître avec succès notre message, nous devons commencer chez nous en démontrant à ceux avec qui nous vivons que les enseignements qui nous guident sont vraiment des enseignements de sagesse. Il est dit que "charité bien ordonnée commence au foyer".
Ce mot de "charité" est celui de l'Epître aux Corinthiens auquel il faut préférer "amour". En remplaçant ces termes par "sagesse", nous aurons : "La propagande de la sagesse commence au foyer". Que ceci soit notre devise durant toutes les années à venir. En "vivant la vie" chez nous, nous pouvons mieux faire progresser notre cause que par tout autre moyen.
Beaucoup de familles sceptiques ont été converties par le mari ou la femme et sont devenues membres du Rosicrucian Fellowship. Puissent les autres leur succéder!
Re: LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
A propos des croyances… une réflexion
Nous avons chacun un ensemble de croyances déterminé par notre hérédité, nos expériences personnelles et l’influence de la pensée collective. Cette dernière mélange la vision matérialiste et la religion : l’univers serait un assemblage mécanique régi au gré du hasard par des lois impersonnelles ; pour les athées matérialistes il n’y a que cet univers matériel, tandis que pour la plupart des religieux, il y a le même univers matériel, et en plus, dans un ailleurs indéfini, un créateur qui aurait mis sa création en pilote automatique. Nos rapports avec lui concerneraient surtout l’au-delà, après notre mort, et assez peu notre quotidien ici-bas.
La vision matérialiste n’a rien d’objectif, elle est au contraire parfaitement arbitraire. Elle incite l’individu à se voir séparé de tout ce qu’il perçoit autour de lui, à se sentir seul, faible et soumis à de multiples menaces. Restreinte à son apparence matérielle, la vie semble un jeu absurde où chaque créature s’efforce de survivre dans une concurrence dérisoire avec les autres avant de disparaître.
Comme le matérialisme n’apporte aucune réponse aux questions existentielles que chacun se pose plus ou moins confusément, les religions entrent en lice et proposent leurs visions. Elles affirment qu’il y a autre chose que le monde matériel. Jusque-là on les suit. Mais au lieu d’encourager l’observation des signes de l’invisible et les relations personnelles directes que l’on pourrait avoir avec lui, elles prêchent la soumission à une autorité servant d’intermédiaire entre l’invisible et l’individu. Résultat : on se retrouve à nouveau face à une puissance extérieure arbitraire ; au lieu du hasard aveugle des matérialistes, il s’agit cette fois d’un créateur distant qui ne communique avec nous qu’à travers une institution autoritaire. Celle-ci décrète ce qu’il faut penser de l’invisible et de ses lois et impose le code moral à suivre.
En somme, la pensée dominante, nourrie de matérialisme et de dogmes religieux, nous maintient dans un carcan mental oppressant. Le plus souvent à notre insu. Car toutes les idées, les postulats, les théories, les à priori de la pensée dominante nous sont déversés dans l’esprit goutte à goutte depuis la tendre enfance jusqu’à nos études les plus avancées, dans les sphères professionnelles, sociales et religieuses. Avec pour conséquence, à chaque étape de notre vie, la peur viscérale ancrée en nous-mêmes : peur de souffrir et mourir, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté ni aimé, d’être jugé, de passer à côté des plaisirs supposés de la vie.
Nous avons chacun un ensemble de croyances déterminé par notre hérédité, nos expériences personnelles et l’influence de la pensée collective. Cette dernière mélange la vision matérialiste et la religion : l’univers serait un assemblage mécanique régi au gré du hasard par des lois impersonnelles ; pour les athées matérialistes il n’y a que cet univers matériel, tandis que pour la plupart des religieux, il y a le même univers matériel, et en plus, dans un ailleurs indéfini, un créateur qui aurait mis sa création en pilote automatique. Nos rapports avec lui concerneraient surtout l’au-delà, après notre mort, et assez peu notre quotidien ici-bas.
La vision matérialiste n’a rien d’objectif, elle est au contraire parfaitement arbitraire. Elle incite l’individu à se voir séparé de tout ce qu’il perçoit autour de lui, à se sentir seul, faible et soumis à de multiples menaces. Restreinte à son apparence matérielle, la vie semble un jeu absurde où chaque créature s’efforce de survivre dans une concurrence dérisoire avec les autres avant de disparaître.
Comme le matérialisme n’apporte aucune réponse aux questions existentielles que chacun se pose plus ou moins confusément, les religions entrent en lice et proposent leurs visions. Elles affirment qu’il y a autre chose que le monde matériel. Jusque-là on les suit. Mais au lieu d’encourager l’observation des signes de l’invisible et les relations personnelles directes que l’on pourrait avoir avec lui, elles prêchent la soumission à une autorité servant d’intermédiaire entre l’invisible et l’individu. Résultat : on se retrouve à nouveau face à une puissance extérieure arbitraire ; au lieu du hasard aveugle des matérialistes, il s’agit cette fois d’un créateur distant qui ne communique avec nous qu’à travers une institution autoritaire. Celle-ci décrète ce qu’il faut penser de l’invisible et de ses lois et impose le code moral à suivre.
En somme, la pensée dominante, nourrie de matérialisme et de dogmes religieux, nous maintient dans un carcan mental oppressant. Le plus souvent à notre insu. Car toutes les idées, les postulats, les théories, les à priori de la pensée dominante nous sont déversés dans l’esprit goutte à goutte depuis la tendre enfance jusqu’à nos études les plus avancées, dans les sphères professionnelles, sociales et religieuses. Avec pour conséquence, à chaque étape de notre vie, la peur viscérale ancrée en nous-mêmes : peur de souffrir et mourir, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté ni aimé, d’être jugé, de passer à côté des plaisirs supposés de la vie.
Re: LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
Merci Francesca et bonnes vacances , bien méritées ...
Je crois me rappeler que la devise de l'Ordre Rosicrucien de Max Heindel est :
" Un Esprit éclairé , Un Cœur pur , Un Corps sain ."
Et la devise de l'Ordre Rosicrucien A.M.O.R.C est :
" La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance ."
Y'a plus qu'à .....
Mollopipo
Je crois me rappeler que la devise de l'Ordre Rosicrucien de Max Heindel est :
" Un Esprit éclairé , Un Cœur pur , Un Corps sain ."
Et la devise de l'Ordre Rosicrucien A.M.O.R.C est :
" La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance ."
Y'a plus qu'à .....
Mollopipo
mollopipo- Messages : 1855
Date d'inscription : 06/05/2014
Re: LA MAGIE DES CROYANCES - UNE BELLE HISTOIRE HUMAINE
CHAPITRE 5 - LE SECRET DU SUCCES - Octobre 1917
Ce sujet intéressera sans doute tout le monde, car nous désirons tous la réussite et le succès, mais il faut d'abord préciser en quoi consiste le succès. A cette question, il se peut que chacun trouve une réponse différente, mais un peu de réflexion nous fera comprendre que, quel que soit le chemin choisi pour l'atteindre, ce chemin doit suivre l'orientation générale de l'évolution de l'humanité. Par conséquent, il doit exister une réponse générale à la question: "En quoi consiste le succès, et quel en est le secret?" Cependant, on ne trouvera pas la solution en examinant seulement la vie de l'homme à l'époque actuelle. Il faut en effet considérer ce qu'elle a été précédemment et envisager ce qu'elle pourrait être dans le futur, afin d'obtenir la perspective nécessaire pour arriver à trouver une réponse logique à cette importante question.
Il n'est pas nécessaire d'entrer dans les détails, aussi dirons-nous simplement qu'aux premières époques de son évolution, l'homme en devenir descendait des mondes spirituels pour se plonger dans l'existence matérielle, aussi le secret du succès résidait dans la connaissance du monde physique et de ses conditions. A cette époque, il n'était pas nécessaire de parler aux hommes des mondes spirituels et de nos corps plus subtils, tout cela étant évident, car nous vivions sur ces plans et nous pouvions voir ces corps, mais nous étions en train de descendre dans le monde physique, et c'est pourquoi les écoles d'initiation enseignaient à l'humanité les lois du monde physique et les initiaient aux arts et métiers grâce auxquels ils pourraient partir à la conquête du monde matériel. Depuis ce temps jusqu'à une date relativement récente, l'humanité a travaillé à se perfectionner dans ces branches du savoir humain, lesquelles ont atteint leur plus haute expression dans les siècles qui ont précédé la découverte de la vapeur et qui, de nos jours, sont en décadence.
A première vue, cette idée de décadence peut sembler non fondée, mais un examen attentif des faits en démontrera bien vite la véracité. Dans ce qu'on a appelé "l'âge de l'obscurantisme", il n'y avait pas d'usines, mais chaque ville et village avait de petits ateliers dans lesquels le "maître", parfois seul ou avec quelques ouvriers et apprentis, fabriquait les objets de sa profession à partir de la matière brute jusqu'à l'achèvement de l'objet, en exerçant son habileté et son instinct créateur, en mettant tout son coeur et toute son âme dans les objets qu'il confectionnait. S'il était forgeron, il savait créer des oeuvres d'art pour des enseignes, des grilles et autres productions qui contribuaient à l'ornement et à la beauté archaïque des cités moyenâgeuses.
Ses oeuvres ne lui échappaient pas entièrement, car en parcourant les rues, il pouvait revoir ses travaux et se féliciter de leur beauté; il était également fier de sa connaissance qui lui avait gagné le respect et l'admiration de ses concitoyens pour son travail consciencieux et artistique. Le menuisier faisait le cadre des chaises et les tapissait en inventant ces modèles que nous essayons aujourd'hui de copier; le cordonnier, le tisserand et tous les autres artisans sans exception produisaient des articles finis à partir de la matière brute et chacun trouvait une satisfaction dans l'exercice de son talent créateur. On entendait le chant du forgeron, avec l'accompagnement du marteau sur son enclume, et tous les ouvriers, compagnons et apprentis ne se sentaient pas esclaves, mais des maîtres en devenir.
Alors est venu l'âge de la vapeur et de la machine, instaurant un nouveau système de travail. Jusque-là l'article était façonné à partir de la matière première par un seul homme, ce qui donnait une satisfaction à son instinct créateur, le nouveau système était de faire de l'homme le serviteur de la machine qui ne fabriquait que des pièces détachées, lesquelles étaient ensuite assemblées par d'autres ouvriers. Bien que ce système ait diminué le coût de production et augmenté le rendement, il ne laissait plus à l'homme l'occasion de manifester son instinct créateur; il est devenu un simple organe de la machine, la dent d'une roue. Dans les boutiques du Moyen Age, l'argent n'était pas la chose essentielle, car la joie de produire surpassait tout et le temps importait peu. Mais avec ce nouveau système, l'homme s'est mis à travailler pour de l'argent et "contre la montre", si bien que les âmes des patrons et des ouvriers sont maintenant dans le dénuement. Ils ont perdu ce qui était substantiel pour ne retenir que l'ombre de tout ce qui fait la vie digne d'être vécue, car ils travaillent pour des choses qu'ils ne peuvent utiliser et dont ils ne peuvent jouir. Ceci s'applique aussi bien aux patrons qu'aux ouvriers.
Que dirions-nous d'un jeune homme qui se donnerait pour but d'accumuler un million de mouchoirs qu'il ne pourrait jamais utiliser ?
Nous le traiterions sûrement d'insensé, mais pourquoi ne pas ranger dans la même catégorie un homme qui dépenserait toute son énergie et qui dépenserait tous les agréments de la vie pour devenir millionnaire?
Ce système ne peut pas durer, car il donne une pierre à l'homme au lieu du pain qu'il réclame, et il devrait y avoir d'autres possibilités de se développer. De nouvelles normes doivent s'élaborer, de nouveaux idéaux doivent se faire jour et nous apporter un élargissement de nos perspectives. Pour avoir une idée de la direction que prendra l'évolution, il nous faut recourir à ceux qui, parmi nous, sont les plus doués d'inspiration: les poètes et les clairvoyants. Parmi eux, Lowell est peut-être celui qui exprime le mieux cette idée dans sa Vision de Sir Launfal.
Un chevalier quitte son château, animé du désir de faire de grands exploits pour Dieu, va rejoindre les croisés et part à la recherche du Saint- Graal dans la lointaine Palestine. Il se prépare à partir, satisfait de lui- même, orgueilleux et arrogant, ne pensant qu'à sa mission. A la grille du château, il rencontre un pauvre lépreux qui tend une main suppliante en demandant l'aumône. Sir Launfal, cependant, n'a aucune compassion, mais afin de se débarrasser de cet être répugnant, il lui jette une pièce d'or et s'efforce de l'oublier.
"Le lépreux ne ramassa pas l'or dans la poussière:
"Mieux vaut pour moi la croûte du pauvre,
Mieux vaut sa bénédiction,
Même si, les mains vides, je quitte sa porte.
L'aumône que la main peut tenir
N'est pas la véritable aumône.
Celui qui donne par sentiment du devoir
Ne donne qu'un métal sans valeur.
Mais celui qui partage son maigre avoir
Avec ce qui est invisible, et que relie
Ce lien de beauté spirituelle
Qui soutient, pénètre et unit tout,
La main ne peut étreindre son don entier;
Le coeur se tend, avide, pour le recevoir,
Car un dieu accompagne cette aumône
Et la rend abondante pour l'âme
Qui mourait de faim dans l'ombre".
"Mieux vaut pour moi la croûte du pauvre,
Mieux vaut sa bénédiction,
Même si, les mains vides, je quitte sa porte.
L'aumône que la main peut tenir
N'est pas la véritable aumône.
Celui qui donne par sentiment du devoir
Ne donne qu'un métal sans valeur.
Mais celui qui partage son maigre avoir
Avec ce qui est invisible, et que relie
Ce lien de beauté spirituelle
Qui soutient, pénètre et unit tout,
La main ne peut étreindre son don entier;
Le coeur se tend, avide, pour le recevoir,
Car un dieu accompagne cette aumône
Et la rend abondante pour l'âme
Qui mourait de faim dans l'ombre".
Mais qu'est devenu Sir Launfal ?
Pouvait-il espérer, dans un tel état d'esprit, parvenir au succès et découvrir le Graal ? Sûrement pas, et c'est pourquoi il ne rencontre que déceptions sur déceptions. Finalement, il revient vers son château, découragé et devenu humble de coeur. Il y retrouve le lépreux, et à sa vue,
"En lui, son coeur était cendre et poussière;
Il partagea avec lui son unique croûte,
Il brisa la glace au bord du ruisseau
Et donna au lépreux à manger et à boire".
Ayant ainsi accompli son devoir charitable, il voit enfin venir sa récompense:
"Le lépreux n'était plus accroupi à son côté,
Mais se tenait devant lui, glorifié" (...)
"Et la Voix plus douce que le silence dit:
"Oui, c'est moi, ne sois pas effrayé.
Dans bien des pays, sans succès,
Tu as passé ta vie à chercher le Saint-Graal.
Regarde, il est ici! Cette coupe que tu viens
De remplir pour moi au ruisseau,
Cette croûte est mon corps brisé pour toi,
Cet eau le sang que je versai sur la croix;
La Sainte Cène est célébrée vraiment
Dans tout ce que nous partageons avec autrui.
Ce n'est pas ce que l'on donne, mais ce que l'on partage,
Car le don, sans celui qui donne, est stérile.
Qui se donne avec son aumône nourrit trois personnes
Lui-même, son prochain affamé et moi-même".
Il partagea avec lui son unique croûte,
Il brisa la glace au bord du ruisseau
Et donna au lépreux à manger et à boire".
Ayant ainsi accompli son devoir charitable, il voit enfin venir sa récompense:
"Le lépreux n'était plus accroupi à son côté,
Mais se tenait devant lui, glorifié" (...)
"Et la Voix plus douce que le silence dit:
"Oui, c'est moi, ne sois pas effrayé.
Dans bien des pays, sans succès,
Tu as passé ta vie à chercher le Saint-Graal.
Regarde, il est ici! Cette coupe que tu viens
De remplir pour moi au ruisseau,
Cette croûte est mon corps brisé pour toi,
Cet eau le sang que je versai sur la croix;
La Sainte Cène est célébrée vraiment
Dans tout ce que nous partageons avec autrui.
Ce n'est pas ce que l'on donne, mais ce que l'on partage,
Car le don, sans celui qui donne, est stérile.
Qui se donne avec son aumône nourrit trois personnes
Lui-même, son prochain affamé et moi-même".
Dans ces vers, on découvre le secret du succès, qui consiste à faire les petites choses apparemment désagréables, mais qui sont à notre portée, au lieu de s'en aller au loin à la recherche d'illusions chimériques qui n'apportent jamais rien de défini ni de tangible.
"Et quel avantage peut-on obtenir par le moyen préconisé?" pourrait-on demander. Là encore, nous pouvons trouver la réponse chez un poète, Oliver Wendell Holmes, qui nous parle du petit nautile enfermé dans sa coquille. Il construit d'abord une petite cellule juste assez grande pour le contenir. Ensuite, à mesure qu'il grandit, il en ajoute une un peu plus vaste, qu'il occupera dans la période suivante de croissance, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ait formé une coquille en spirale aussi grande que possible, qu'il abandonne alors. L'auteur développe cette idée dans les vers qui suivent:
"Mon âme, bâtis-toi de plus fières maisons, Durant que coulent les saisons - Laisse au passé sa voûte basse; Fais un temple plus beau que celui qu'il remplace ! Abrite-toi sous un dôme plus altier Jusqu'au jour où, enfin libérée De ton écaille devenue inutile, Tu quitteras la mer agitée de la vie!"
Quand nous en sommes à ce point, nous avons obtenu le succès, tout le succès qu'il est possible d'obtenir dans le monde actuel, et nous entrons dans une nouvelle sphère, avec de plus importantes occasions de servir.
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