JOURNEE de FEMME : FEMMES COURAGE
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JOURNEE de FEMME : FEMMES COURAGE
«Journée Internationale de la Femme le 8 mars – Petit Historique»
par Livia :
«Petit rappel historique concernant le 8 mars: c’est Lénine qui décrète en 1921 le 8 mars Journée Internationale de la Femme. L’épouvantable famine russe de l’hiver 1916-1917 conduit des milliers de femmes ouvrières dans les rues de Saint-Pétersbourg le 8 mars 1917, qui réclament du pain et le retour des hommes partis au combat. Le Tsar Nicolas II, déjà bien empêtré dans une guerre mondiale, qu’il a en partie déclenchée, abdiquera une semaine plus tard. Le 8 mars marque également le premier jour de la Révolution Russe et Lénine choisira cette date du 8 mars comme Journée Internationale de la Femme en hommage aux ouvrières de Saint-Pétersbourg . L’ONU officialisera cette date en 1977.
Le combat des femmes pour obtenir une égalité des droits avec les hommes dure depuis la nuit des temps. Suivant les époques, elles sont totalement émancipées ou réduites à des travaux inférieurs. Tout au long du XXème siècle, la condition des femmes a considérablement évolué, grâce aux combats des Suffragettes notamment, qui ont « profité » de la première guerre mondiale pour obtenir un droit qui leur était refusé : le droit de vote.
Durant la première guerre mondiale les industries font appel aux femmes pour remplacer les hommes partis au font. Les femmes cumulent les travaux ménagers et font tourner les usines. Bien que le mouvement des Suffragettes date de 1903 (mouvement créé en Suisse alors que le droit de vote pour les femmes dans ce pays date de 1972!) la demande de droit de vote des femmes ne sera réellement écoutée qu’après les immenses manifestations organisées un peu partout dans le monde durant la période 1912-1918.
Le mouvement des Suffragettes est souvent associé à un mouvement socialiste, voire communiste, les pays occidentaux préférant célébrer les mères le 8 mars. Ce fut lors de la révolution sexuelle des années 70 que ce jour fut celui des droits de la femme et non plus celui de la mère.
Le 8 mars est célébré partout dans le monde, cependant la condition des femmes reste encore aujourd’hui bien préoccupante dans beaucoup de pays du monde. Il y aurait encore plus d’un milliard et demi de femmes maltraitées, sans oublier celles qui n’ont toujours pas le droit de vote… Dans nos pays occidentaux, il existe encore de très nombreuses inégalités salariales et 80 % des femmes assument toujours les tâches ménagères. Les choses changent cependant mais l’histoire a montré que ce sujet est loin d’être un acquis.
Quelques références : Tableau du droit de vote des femmes de tous les pays (trouvé sur l’excellent site Journée de la femme) dans lequel vous verrez que la France est très très loin d’avoir été le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes puisque ce droit ne remonte qu’à 1940!
Suffragettes célèbres : Hubertine Auclert, Millicent Fawcett, Emmeline Pankhurst, Christabel et Annie Kenney, Emily Davidson qui fut tuée en 1913 en tentant d’arrêter le cheval du roi George V, etc..»
Source : http://www.femmescelebres.com/journee-internationale-de-la-femme/
Parlez-nous de femmes célèbres qui ont marqué votre esprit
Dernière édition par Francesca le Mer 28 Mai 2014 - 19:34, édité 2 fois
Re: JOURNEE de FEMME : FEMMES COURAGE
Je citerai Simone Veil, avec sa loi qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse.
Et dans un tout autre registre Edith PIAF.
Je terminerai avec ma voisine, 30 ans cette année, veuve à 24 ans alors qu'elle était mère d'une petite fille et tout juste enceinte du 2ème ;
toujours souriante et positive malgré tout.
Et dans un tout autre registre Edith PIAF.
Je terminerai avec ma voisine, 30 ans cette année, veuve à 24 ans alors qu'elle était mère d'une petite fille et tout juste enceinte du 2ème ;
toujours souriante et positive malgré tout.
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« La liberté ignore les serrures du temps et de l'espace.
Pour traverser les murs,il suffit d'ouvrir les portes, ouvrir les ailes, ouvrir les rêves. »
Jacques Savoie
Re: JOURNEE de FEMME : FEMMES COURAGE
Les FEMMES de la Terre
les Femmes Courage ont les appelles souvent….
mais avant que tout malentendu sectaire soit dissipé voici un article qui mettra peut-être tout le monde d’accord (message des EDL)
Rôle de la femme
De nos jours la femme s'émancipe de plus en plus et fait preuve d'une certaine sensibilité et d'une plus grande ouverture d'esprit concernant la spiritualité. N'a-t-elle pas, dans les temps actuels et dans les temps à venir, un rôle important à jouer?
« Nous répondons ceci: "contrairement à ce qui vous est enseigné dans les livres ou les religions, la femme a toujours eu un rôle important depuis qu'elle existe. Même si elle n'a pas toujours eu un rôle visible, elle a eu un rôle très conséquent. N'oubliez pas la Mère de votre Frère Jésus.
Nous voudrions vous dire aussi ceci : les hommes ont cru à leur supériorité. Si Jésus n'a choisi que des disciples hommes, ce n'est pas qu'il méjugeait la femme ou qu'il la trouvait inférieure, c'est simplement que dans le monde où il se mouvait à cette époque, dans la conscience des hommes qui vivaient il n'y avait pas place pour la femme. Cela ne veut pas dire qu'elle n'existait pas, mais c'était les hommes qui faisaient la loi, et même si les femmes guidaient souvent cette loi, les hommes voulaient avoir la première place.
Les hommes sont le complément de la femme et il ne faut pas qu'il y ait dualité entre eux. Tant qu'il y aura dualité entre l'homme et la femme il ne pourra pas y avoir avancement.
La femme d'aujourd'hui a développé une plus grande sensibilité que l'homme, parce que l'homme est toujours enfermé dans ses anciens schémas de fonctionnement, dans sa logique, dans son analyse. La femme n'a pas la même logique, la même analyse, parce qu'elle sait. Elle comprend avec des sens qui ne se sont pas encore totalement éveillés chez l'homme.
Cependant la femme, pas plus que l'homme, ne gérera toute seule le monde de demain. Si actuellement elle a la chance, par des acquis, par son travail, de s'être éveillée un tout petit peu plus rapidement que l'homme, il est nécessaire qu'elle l'aide.
Que vous soyez femme ou l'homme, que votre sexe soit différent n'a de réalité profonde que sur ce monde. Dans une incarnation précédente celle qui est une femme aujourd'hui pouvait être un homme hier.
Alors nous dirions que les femmes nées à votre époque ont beaucoup plus travaillé une certaine conscience de ce qui spirituel dans leurs vies passées, ce qui les a propulsé beaucoup plus vite et beaucoup plus loin que certains hommes qui ont très certainement été des femmes opprimées par les hommes dans d'autres incarnations.
Alors qu'est-ce qu'une femme? Qu'est-ce qu'un homme? Ce ne sont que des mots qui n'ont de valeur que sur ce monde et dans la toute petite existence que vous vivez. Demain, vous qui êtes femme, pourrez renaître sur ce monde ou sur un autre en tant qu'homme, et vous qui êtes homme pourrez en tant que femme.
Ce que nous vous demandons, c'est que pendant le parcours qui unit un homme et une femme ils puissent marcher main dans la main disant : « tu es mon complément, j'ai besoin de ton énergie, j'ai besoin de ta force, j'ai besoin de ta conscience, j'ai besoin de ton intuition, j'ai besoin de ton amour. »
C'est ainsi qu'il faudrait faire et non créer des querelles un peu « sexistes ». Pour nous le sexe n'a pas de réalité, il y a seulement des incarnations différenciées. Alors que chacun essaie de vivre du mieux possible avec le vêtement physique, le véhicule de manifestation qui lui a été donné, sans dominer l'autre, en cheminant main dans la main avec l'autre, que ce soit avec son compagnon, son frère ou son ami. C'est ce que vous devez apprendre. Si les femmes d'aujourd'hui ont une avance sur les hommes, qu'elles prennent cette avance pour les aider, pour les ouvrir davantage.
Les hommes ont écrit l'histoire, mais bien souvent ce sont les femmes qui l'ont faite. »
Il y a une très belle phrase dans une chanson qui dit : la femme est l'avenir de l'homme. Pourriez-vous nous parler du rôle de la femme dans le monde ? Merci.
« La femme devrait être le complément de l'homme. Certaines femmes de cette époque ont beaucoup trop dévié de leur mission première.
Le nouveau monde verra l'équilibre se rétablir entre le masculin et le féminin, entre l'homme et la femme, et aussi entre la partie masculine et la partie féminine de chaque être humain. Tout sera en équilibre.
Une nouvelle compréhension naîtra de la grande sensibilité de la femme. Elle n'est pas pour la guerre car elle donne la vie et ne l'enlève pas. La femme de demain aura un rôle pacificateur, révélateur.
Nous parlons de la véritable femme, celle qui est complète en elle-même, celle qui a fait l'unité dans ses parties masculine et féminine. Elle sera très grandement secondée par l'homme.
Il est absolument nécessaire que dans votre société il n'y ait pas de dualité entre un homme et une femme ! Il faut qu'il y ait unité ! Chacun d'eux a un rôle important, que ce soit au niveau de l'énergie ou de la sensibilité. Un homme ne capte pas les énergies de la même façon que la femme et ne les restitue pas de la même façon.
Demain les femmes pourront réparer un peu ce que les hommes n'ont pas pu faire ou ont profondément dérangé.
Malheureusement il y a actuellement des femmes que nous pouvons qualifier de « dangereuses ». Il y en a d'ailleurs dans des gouvernements de certains pays, mais elles ne resteront pas longtemps en place. »
Ils me montrent une image de paix. Je vois des femmes qui sont la représentation de la mère dans toute sa beauté, dans sa pureté, de la mère qui réconforte, de la mère qui aide, de la mère qui donne naissance à une autre vie. C'est le symbole de la femme de demain qui aura auprès d'elle l'homme qui lui aussi donne la vie.
« N'oubliez jamais ceci : L'homme et la femme sont nécessaires à la vie ! Nous ne parlons pas de la procréation. Bien évidemment à ce niveau-là l'homme et la femme sont complémentaires ! Nous parlons de l'équilibre de la vie.
Tant qu'il y aura dualité, tant que la femme sera, comme dans certains pays, le symbole d'un sexe ou de la débauche, il ne pourra pas y avoir la paix. La femme et l'homme doivent retrouver leur vraie place.
Certaines religions ont fait beaucoup de tort à cette unité. Elles ont totalement évincé les femmes. Il y a eu des civilisations merveilleuses sur ce monde où l'unité de l'homme et de la femme a été absolue. Dès que l'un ou l'autre a voulu dominer, ces civilisations se sont écroulées.
Les civilisations naissent, s'épanouissent et meurent. Sur ce monde de troisième dimension, ce sont toujours des cycles, cycles de naissances, d'expériences, de plénitude, de déclin et de mort, jusqu'à ce que les êtres puissent comprendre. Cette compréhension n'aura pas lieu en troisième dimension, mais plutôt en cinquième et sixième dimension où la vie pourra se régénérer, où la Partie Divine pourra en permanence alimenter le corps d'une énergie inépuisable. Dès qu'il y a un autre rapport dans ce qui constitue notre trinité, la vie peut presque être éternelle.
Vous apprendrez beaucoup de choses sur vous-même, des choses qui peuvent vous paraître impensables et qui sont pourtant réalité
Votre vie a une durée insignifiante. Que sont quatre-vingts ou cent ans ? C'est insignifiant par rapport à l'éternité ! Dans cette petite vie, vous voudriez apprendre tellement de choses ! Vous en apprenez déjà tant, surtout dans le cycle présent. Vous avez mille et une vies à votre disposition pour apprendre, pour expérimenter, pour évoluer, pour comprendre que vous pouvez vous créer un véhicule de manifestation, que votre esprit est tout-puissant ! Vous l'oubliez tout le temps !
L'esprit est pure énergie, l'esprit est créateur. Dans certaines dimensions, l'unité parfaite existe entre l'âme, l'esprit et le véhicule de manifestation. Celui-ci ne vibre pas du tout comme le vôtre, parce que la conscience du corps est en unité totale avec les consciences spirituelle et divine.
Cela vous est promis, et cela l'a été pour certains d'entre vous ! Vous avez été des êtres complets qui ont choisi de venir sur ce monde en cette fin de cycle. L'Amour fait faire de grandes choses ! Par Amour vous avez oublié qui vous étiez, ce que vous étiez, vous avez revêtu votre lourd, très lourd vêtement de chair.
Pour en revenir au rôle de la femme, nous aimerions dire ceci : vous, les femmes, commencez par faire l'équilibre en vous, commencez à prendre réellement votre place, la vraie place, celle d'une femme qui est là pour donner, pour rassurer, pour rayonner son Amour et sa Force.
Une femme est beaucoup plus forte qu'un homme, non dans la force physique mais dans l'énergie, dans la conscience, dans ce qu'elle peut réaliser .
Alors grandissez et grandissez encore ! Faites ressortir en permanence ce qu'il y a de plus beau, de plus fort en vous, et soyez certaines que l'équilibre entre vous et les hommes se fera très rapidement.
Au tout début ils accepteront peut-être difficilement de ne pas avoir le premier rôle, mais quel est le premier rôle ? Dans l'Amour il n'y a pas de premier rôle, il n'y a simplement que le désir profond de transformer en beauté et en perfection ce qui ne l'est pas encore.
Essayez de commencer par une petite chose qui est en vous, que vous voulez éliminer ou transformer jour après jour. Petit à petit, vous arriverez à la fusion dans l'Amour avec vous-même, c'est-à-dire avec votre Partie Divine, à la fusion avec tout ce qui vous entoure, à la fusion avec tout l'Univers ».
Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :
• qu'il ne soit pas coupé
• qu'il n'y ait aucune modification de contenu
• que vous fassiez référence à notre site http://ducielalaterre.org
• que vous mentionniez le nom de Monique Mathieu
Re: JOURNEE de FEMME : FEMMES COURAGE
partageons maintenant quelques articles sur ces femmes « courage » qui font parler de nous les femmes…
N’hésitez pas à alimenter ce post, je sais que vous aussi vous en connaissez tout plein !
commençons par Maria, femme de la terre, femme courage
article de Michel Rouger
Source de l’article http://www.histoiresordinaires.fr/Maria-femme-de-la-terre-femme-courage_a1251.html
Au village de la Ricoulière, à Saint-Hilaire-des-Landes, sur les dernières terres bretonnes avant la Normandie, vit Maria, 78 ans. La terre et le progrès lui ont apporté le pire et le meilleur. L'ont sortie de la misère mais lui ont brisé le corps. Ont surtout emporté Jules.
Maria, femme de la terre, femme courage
maria.mp3 Maria, femme de la terre, femme courage.mp3 (2.74 Mo)
Quel beau jardin elle a, Maria ! Les parterres de fleurs, à l'avant de sa maison, annoncent la couleur qui s'épanouit à l'arrière, en mille nuances, entre les arbres et les allées : Maria Vallée, 78 ans, sait apprivoiser sa terre. Cette terre rude qui l'a tant asservie.
Dans la maison, debout devant sa grande table, elle redevient enfant, la jeune Maria Ory. Sa voix en tremble encore. « Mes parents avaient un commis. Il avait 19 ans et ma sœur 18 ans. Elle est tombée enceinte. J'arrivais de l'école, j'avais 13 ans et demi. Papa me regarde et il me dit : "Il n'y aura plus de commis à la maison, c'est toi qui feras le commis." »
Maria, 13 ans, les pieds dans la terre
« Je suis restée à la ferme et j'ai fait le commis. On est parti dans un champ avec les chevaux et la charrue. Il m'a dit : "Tu vas charruer ça". » Alors a commencé une jeunesse calvaire. « Parfois, je laissais mes sabots, ils me faisaient mal, je marchais nu-pieds dans la terre, il fallait tirer sur le brabant pour ne pas écorcher les pommiers. Je tournais trop court et les chevaux se prenaient dans les herses : j'appelais, les voisins disaient "c'est Maria" et ils venaient me déprendre. »
Le 4 octobre 1958, à 23 ans, Maria se libère enfin. Ce jour-là, elle se marie avec Jules, le fils Vallée, de la petite ferme du Rocher Rond. Aussitôt, elle part vivre là-bas, chez Jules et ses parents. Les Vallée n'ont que 2 hectares et 2 vaches... Au bout de six mois, les parents consentent à partir : « Ils m'ont dit : "Tu nous mets dehors !" ».
Seulement, 2 hectares, ça ne suffit toujours pas. Les jeunes mariés songent à émigrer dans l'Allier, comme d'autres jeunes du coin. Mais l'attachement familial est trop fort, et surtout il y a « Le Grand Espoir » : la révolution agricole des années 60. Quand il se marie, Jules a 26 ans et il est à fond dedans.
Jules sur le Ferguson de la CUMA vu par le sculpteur local Michel Denoual
Jules sur le Ferguson de la CUMA vu par le sculpteur local Michel Denoual
« Jules était de l'avant »
L'année précédente, le vicaire de St Hilaire, l'abbé Hodebert, a fait venir Paul Havard, le délégué régional des CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole). Aussitôt, une CUMA de dix adhérents se forme, Jules en est l'animateur et le premier chauffeur. Au début, il tracte même herses et semoirs avec la jeep acquise avec sa solde de militaire en Algérie ! Avant qu'arrive un tracteur Ferguson, le fameux « petit gris ».
Une certitude s'est enracinée profondément chez le jeune couple : le progrès technique et le travail de groupe vont les sortir de là, leur apporter le bonheur. « On n'a jamais eu d'argent, explique Maria, on empruntait au Crédit Agricole, on remboursait avec le salaire de Jules, on a agrandi la ferme comme ça. » Hectare après hectare. Pendant que Jules bosse à la CUMA, Maria arrache pierres, ajoncs et genêts sur les nouvelles terres. Tout en faisant bien sûr, le reste : les vaches, le linge au lavoir, les repas, les enfants... Courage des paysannes.
Et le grand espoir prend forme. Terres et troupeaux grossissent. Sur les prairies, Jules ramène des vaches « hollandaises » bientôt traites à la machine. À la maison, le lave-linge, l'électroménager libèrent Maria qui a plus de temps pour ses quatre enfants. Oui, « Jules était de l'avant », comme dit Maria. Fort et courageux aussi. Pas le genre à se ménager ou à craindre des produits bons pour les cultures.
« Et puis, les tremblements l'ont pris »
« Pendant trois mois de l'année, il n'arrêtait pas de traiter : l'herbe, le maïs, le blé, tout. » Sans cabine sur le tracteur, sans lunettes, sans gants, sans masque, sans rien. « Parfois, il n'avait pas le temps de s'arrêter à midi. C'était vite, tout le temps, pour répondre aux demandes. Il mangeait sur son tracteur, les mains toutes jaunes. Je voyais les têtes de mort sur les bidons, je le lui disais, mais Jules c'était ça, c'était son boulot : "On ne va pas mourir pour ça". »
Au bout de vingt années de pulvérisateur, Lindane, Atrazine et autres poisons commencent à faire leur effet. « Il avait 50 ans. Il n'avait jamais été malade. Oh là là, non, jamais ! C'était un homme costaud, costaud. Il pesait 85 kg. Et puis, les tremblements l'ont pris. À la CUMA, on a dit : "Il a du mal à monter sur le tracteur". Quand il faisait la comptabilité, son écriture était moins lisible. On est allé voir le professeur Allain, à Rennes, spécialiste de Parkinson. Il m'a demandé ce que faisait mon mari, alors il a dit : "Ne cherchez pas ailleurs, ce sont les produits". »
Maria, femme de la terre, femme courage
« C'était le progrès mais un progrès qui a fait très mal »
Maria a sorti les photos. Elle regarde son homme sur son tracteur puis dans son lit. Sa voix chancelle : « On a vécu de belles choses, tout a été cassé. Tout doucement, il a diminué. Il est devenu comme un bout de bois tout raide, son dedans était mangé par les produits ; quand il est parti, il ne pesait que 35 kg. »
Jules est mort à 74 ans. Ses longues années d'affaiblissement, Maria les a vécues diminuée elle-même par ce travail acharné, notamment les travaux forcés de sa jeunesse, ses jambes d'adolescentes tordues par la terre et les chevaux. « Tout cassait partout, je ne pouvais plus marcher, j'ai dû être opérée des deux genoux. » Malgré ça, elle a gardé Jules « tout le temps à la maison », jusqu'au bout.
Il est parti depuis sept ans maintenant. Maria vit avec l'affection de ses quatre enfants, onze petits-enfants, cinq arrière-petits-enfants. Avec ses 400 € de retraite et les 700 € de la reversion de Jules. Une vie réussie, simple et héroïque. « C'était le progrès, a-t-elle résumé, mais un progrès qui a fait très mal. » Et Maria est repartie à son jardin, soigner ses plantes, ses bêtes, sa terre qui jamais ne peut la quitter.
N’hésitez pas à alimenter ce post, je sais que vous aussi vous en connaissez tout plein !
commençons par Maria, femme de la terre, femme courage
article de Michel Rouger
Source de l’article http://www.histoiresordinaires.fr/Maria-femme-de-la-terre-femme-courage_a1251.html
Maria, femme de la terre, femme courage
Au village de la Ricoulière, à Saint-Hilaire-des-Landes, sur les dernières terres bretonnes avant la Normandie, vit Maria, 78 ans. La terre et le progrès lui ont apporté le pire et le meilleur. L'ont sortie de la misère mais lui ont brisé le corps. Ont surtout emporté Jules.
Maria, femme de la terre, femme courage
maria.mp3 Maria, femme de la terre, femme courage.mp3 (2.74 Mo)
Quel beau jardin elle a, Maria ! Les parterres de fleurs, à l'avant de sa maison, annoncent la couleur qui s'épanouit à l'arrière, en mille nuances, entre les arbres et les allées : Maria Vallée, 78 ans, sait apprivoiser sa terre. Cette terre rude qui l'a tant asservie.
Dans la maison, debout devant sa grande table, elle redevient enfant, la jeune Maria Ory. Sa voix en tremble encore. « Mes parents avaient un commis. Il avait 19 ans et ma sœur 18 ans. Elle est tombée enceinte. J'arrivais de l'école, j'avais 13 ans et demi. Papa me regarde et il me dit : "Il n'y aura plus de commis à la maison, c'est toi qui feras le commis." »
Maria, 13 ans, les pieds dans la terre
« Je suis restée à la ferme et j'ai fait le commis. On est parti dans un champ avec les chevaux et la charrue. Il m'a dit : "Tu vas charruer ça". » Alors a commencé une jeunesse calvaire. « Parfois, je laissais mes sabots, ils me faisaient mal, je marchais nu-pieds dans la terre, il fallait tirer sur le brabant pour ne pas écorcher les pommiers. Je tournais trop court et les chevaux se prenaient dans les herses : j'appelais, les voisins disaient "c'est Maria" et ils venaient me déprendre. »
Le 4 octobre 1958, à 23 ans, Maria se libère enfin. Ce jour-là, elle se marie avec Jules, le fils Vallée, de la petite ferme du Rocher Rond. Aussitôt, elle part vivre là-bas, chez Jules et ses parents. Les Vallée n'ont que 2 hectares et 2 vaches... Au bout de six mois, les parents consentent à partir : « Ils m'ont dit : "Tu nous mets dehors !" ».
Seulement, 2 hectares, ça ne suffit toujours pas. Les jeunes mariés songent à émigrer dans l'Allier, comme d'autres jeunes du coin. Mais l'attachement familial est trop fort, et surtout il y a « Le Grand Espoir » : la révolution agricole des années 60. Quand il se marie, Jules a 26 ans et il est à fond dedans.
Jules sur le Ferguson de la CUMA vu par le sculpteur local Michel Denoual
Jules sur le Ferguson de la CUMA vu par le sculpteur local Michel Denoual
« Jules était de l'avant »
L'année précédente, le vicaire de St Hilaire, l'abbé Hodebert, a fait venir Paul Havard, le délégué régional des CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole). Aussitôt, une CUMA de dix adhérents se forme, Jules en est l'animateur et le premier chauffeur. Au début, il tracte même herses et semoirs avec la jeep acquise avec sa solde de militaire en Algérie ! Avant qu'arrive un tracteur Ferguson, le fameux « petit gris ».
Une certitude s'est enracinée profondément chez le jeune couple : le progrès technique et le travail de groupe vont les sortir de là, leur apporter le bonheur. « On n'a jamais eu d'argent, explique Maria, on empruntait au Crédit Agricole, on remboursait avec le salaire de Jules, on a agrandi la ferme comme ça. » Hectare après hectare. Pendant que Jules bosse à la CUMA, Maria arrache pierres, ajoncs et genêts sur les nouvelles terres. Tout en faisant bien sûr, le reste : les vaches, le linge au lavoir, les repas, les enfants... Courage des paysannes.
Et le grand espoir prend forme. Terres et troupeaux grossissent. Sur les prairies, Jules ramène des vaches « hollandaises » bientôt traites à la machine. À la maison, le lave-linge, l'électroménager libèrent Maria qui a plus de temps pour ses quatre enfants. Oui, « Jules était de l'avant », comme dit Maria. Fort et courageux aussi. Pas le genre à se ménager ou à craindre des produits bons pour les cultures.
« Et puis, les tremblements l'ont pris »
« Pendant trois mois de l'année, il n'arrêtait pas de traiter : l'herbe, le maïs, le blé, tout. » Sans cabine sur le tracteur, sans lunettes, sans gants, sans masque, sans rien. « Parfois, il n'avait pas le temps de s'arrêter à midi. C'était vite, tout le temps, pour répondre aux demandes. Il mangeait sur son tracteur, les mains toutes jaunes. Je voyais les têtes de mort sur les bidons, je le lui disais, mais Jules c'était ça, c'était son boulot : "On ne va pas mourir pour ça". »
Au bout de vingt années de pulvérisateur, Lindane, Atrazine et autres poisons commencent à faire leur effet. « Il avait 50 ans. Il n'avait jamais été malade. Oh là là, non, jamais ! C'était un homme costaud, costaud. Il pesait 85 kg. Et puis, les tremblements l'ont pris. À la CUMA, on a dit : "Il a du mal à monter sur le tracteur". Quand il faisait la comptabilité, son écriture était moins lisible. On est allé voir le professeur Allain, à Rennes, spécialiste de Parkinson. Il m'a demandé ce que faisait mon mari, alors il a dit : "Ne cherchez pas ailleurs, ce sont les produits". »
Maria, femme de la terre, femme courage
« C'était le progrès mais un progrès qui a fait très mal »
Maria a sorti les photos. Elle regarde son homme sur son tracteur puis dans son lit. Sa voix chancelle : « On a vécu de belles choses, tout a été cassé. Tout doucement, il a diminué. Il est devenu comme un bout de bois tout raide, son dedans était mangé par les produits ; quand il est parti, il ne pesait que 35 kg. »
Jules est mort à 74 ans. Ses longues années d'affaiblissement, Maria les a vécues diminuée elle-même par ce travail acharné, notamment les travaux forcés de sa jeunesse, ses jambes d'adolescentes tordues par la terre et les chevaux. « Tout cassait partout, je ne pouvais plus marcher, j'ai dû être opérée des deux genoux. » Malgré ça, elle a gardé Jules « tout le temps à la maison », jusqu'au bout.
Il est parti depuis sept ans maintenant. Maria vit avec l'affection de ses quatre enfants, onze petits-enfants, cinq arrière-petits-enfants. Avec ses 400 € de retraite et les 700 € de la reversion de Jules. Une vie réussie, simple et héroïque. « C'était le progrès, a-t-elle résumé, mais un progrès qui a fait très mal. » Et Maria est repartie à son jardin, soigner ses plantes, ses bêtes, sa terre qui jamais ne peut la quitter.
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